Négatif sur plaque de verre représentant légèrement de trois-quarts les entrées côté sud et ouest de l'église de Moissac (Tarn-et-Garonne)
- 96.23.3-28Négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d'argent représentant légèrement de trois-quarts les entrées côté sud et ouest de l'église de Moissac (Tarn-et-Garonne), protégée par des grilles métalliques pourvues de deux portails (fermé côté ouest et ouvert côté sud sur cette photographie) ; une bâtisse apparaît en en arrière-plan tandis qu'au sommet du clocher flotte le drapeau français.
"Le portail de Moissac s'ouvre sur le flanc méridional du narthex auquel il donne directement accès. Il est élevé sous un large berceau qui forme lui-même avant-porche et dont les jambages sont richement sculptés. La grande arcade d'entrée repose sur quatre colonnettes dont les chapiteaux, ornés de griffons enroulés dans des arabesques, donnent naissance à deux boudins encadrant une délicate guirlande en relief. Les angles saillants des entre-colonnements ont été rabattus jusqu'à la hauteur des chapiteaux... La muraille du porche, percée çà et là de petites meurtrières, n'a d'autre ornement que deux colonnes de neuf mètres de hauteur, placées de chaque côté de l'entrée, et une corniche à modillons sur laquelle s'élève la première rangée de créneaux. Cette corniche se prolonge sur les côtés de l'Ouest et du Nord. Nous donnons, sous la figure 210, un spécimen de celles qui se trouvent sur ce dernier côté. La figure 238 reproduit les modillons qui se trouvent sur la face Sud, au-dessus de la porte d'entrée. L'un ces modillons offre la représentation de la Trinité figurée par trois têtes adhérentes et intimement soudées entre elles. Sur l'une des colonnes se trouve la statue d'un moine, dont la tête n'est entourée d'aucun nimbe (voir figure 211); sur l'autre, celle de l'abbé Roger qui administra le monastère de 1115 à 1131. L'abbé est revêtu de ses habits pontificaux; une inscription, disposée sur cinq lignes, le désigne : BEA[/w]S ROGER1VS ABBAS. Ces statues sont recouvertes d'une sorte de petit auvent, tenant à la construction, destiné à les préserver de la pluie et de la poussière (voir figure 212). Considéré dans son ensemble, le portail, proprement dit, présente un grand arc ayant une courbe légèrement brisée avec trois archivoltes superposées. Ces archivoltes, décorées avec recherche, sont encadrées par des boudins retombant sur des chapiteaux sans tailloir que supportent de frêles colonnes d'un diamètre égal à celui des boudins. Les angles saillants entre ces colonnes sont occupés par une longue file de rats alignés, par des oiseaux qui ressemblent à des cailles, et par une sorte de fleuron à pétale central étalé. La porte se compose de deux baies jumelles séparées par un trumeau qui reçoit le battement de deux vantaux et soulage un large linteau sur lequel repose le tympan. Les pieds-droits se découpent en larges dentelures sur le vide des baies. Le pilier, carré, surmonté d'un chapiteau formé par un simple tailloir, est décoré sur la face antérieure d'une série de rosaces d'un excellent style sur lesquelles sont appliquées, en fort bas-relief, trois couples de lions croisés et à demi dressés les uns au-dessus des autres (voir figure 216)... Les deux côtés du pilier sont chacun occupés par une statue en demi-relief démesurément allongée et traitée avec un grand art. Les personnages représentés ne portent point de nimbe : l'un tient un livre fermé, l'autre un rouleau déployé (voir figures 215 et 217). Leur barbe est très longue, soigneusement divisée en mèches pointues. Le premier a la partie supérieure du crâne dénudée : le second est pourvu d'une abondante chevelure, retombant sur les épaules et qui est séparée en deux par une raie partant du milieu du front. Au côté droit du portail, à gauche en entrant, on voit se dresser la statue de saint Pierre, patron de l'Église, la tête nimbée et tenant dans les mains les clefs symboliques (voir figure 218). Il foule à ses pieds un lion, c'est-à-dire le démon, car l'apôtre a comparé le démon à un lion rugissant qui rôde autour de nous, cherchant à nous dévorer. Au côté opposé, c'est Isaïe, aussi nimbé et les pieds chaussés, déroulant un phylactère sur lequel est gravée une inscription rappelant qu'il a annoncé l'Incarnation de la Vierge : ECCE VIRGO CONCIPIET (voir figure 219). Le linteau, en marbre blanc des Pyrénées, est formé par dix larges rosaces à huit feuilles ; celles des extrémités sont chargées d'un animal fantastique de la bouche duquel sortent les bouts de deux câbles qui s'enroulent autour d'elles. L'espace laissé libre entre chaque rosace est rempli par une ornementation feuillagée qu'on retrouve sur les sarcophages chrétiens des premiers siècles. Cette pièce, remarquable par la hardiesse et la largeur de sa composition, paraît, en effet, plus ancienne que les autres sculptures du porche et ne doit point se trouver à sa place primitive. Elle est formée de trois morceaux dont les dessins ne se raccordent pas sur la tranche inférieure ornée de rinceaux ; la tranche supérieure est également sculptée, mais on ne peut la voir aujourd'hui car elle est masquée par la base du tympan qu'elle supporte.
Le Tympan. Dans le tympan, l'Être suprême figure sous des proportions colossales. Au moyen âge, ces grandes proportions témoignent de sa grandeur et rapetissent d'autant le cortège qui l'entoure (voir planches III et IV, figures 209 et 220). Assis majestueusement sur un trône recouvert d'une étoffe damassée et d'un coussin, il bénit de la main droite à la manière latine et tient de la gauche, et appuyé sur le genou, le livre de vie, de forme carrée, fermé, à double agrafe, la tranche tournée en dehors. Sa tête, recouverte d'une couronne quadrangulaire, se détache sur un nimbe crucifère dont les contours sont formés d'un large galon de petites roses posées entre deux rangs de perles. Le Tout-Puissant est représenté dans la force de l'âge, avec une longue barbe très soignée, bifurquée au menton et divisée en mèches bouclées à l'extrémité : ses cheveux flottent sur les épaules. Son vêtement se compose d'une robe de dessous, à plis nombreux et symétriques, qui descend jusqu'aux pieds, qu'elle ne recouvre point, d'une tunique s'arrêtant à la hauteur des genoux, et d'un manteau jeté sur les épaules et dont le bas est richement galonné. L'auteur de l'Apocalypse vit le trône de Dieu entouré de l'arc-en-ciel semblable à une émeraude. Pour traduire cette idée, l'artiste a placé, autour de la personne divine, une auréole de forme elliptique qui vient se perdre, dans le bas, sur le coussin du siège. Les quatre animaux (il est convenu de les appeler ainsi après l'Apocalypse, bien qu'il y ait parmi eux un ange), sous leurs figures symboliques, complètent le tableau, et de chaque côté se trouve un ange en pied et ailé tenant une banderole, l'une enroulée, l'autre dépliée. Viennent ensuite les vingt-quatre vieillards, dont parle saint Jean, assis sur de riches trônes, formés d'une tablette quadrangulaire ornementée, soutenue aux angles par des pieds-droits très ouvragés, ils portent un double vêtement : tunique et manteau galonnés sur les bords. Couronne royale en tête, ils tiennent d'une main la coupe des parfums, et de l'autre un instrument de musique sur lequel ils font retentir les divins cantiques. Ils ont les pieds nus, contrairement aux règles de l'iconographie, et portent tous la barbe et de longs cheveux. Quatorze des vieillards sont rangés sous les pieds du Créateur, sur une ligne horizontale ; les autres sont placés à sa droite et à sa gauche, sur deux lignes superposées ; tous le contemplent et tournent la tête pour mieux le voir en face. Deux bandes ondulées, imitant des nuages, les séparent et indiquent que la scène se passe dans le ciel...
Les Bas-Côtés. Les panneaux des côtés du porche sur lesquels repose la voussure, se divisent, dans le sens horizontal, en trois compartiments ; les deux du bas sont séparés par trois colonnes servant d'appui à deux arcades, en plein cintre, encadrées par des archivoltes ornementées...Le bas-relief qui occupe le bandeau supérieur est consacré à la parabole de Lazare et du mauvais riche. Le mauvais riche est assis à une table copieusement servie, dans une salle ornée de pleins-cintres avec chapiteaux dépourvus d'ornementation ; il est coiffé d'un bonnet à deux pointes avec pattes sur les côtés. La porte de la salle est ouverte ; elle donne accès à un serviteur apportant un vase creux qui ressemble à nos soupières modernes. Aux pieds de la table, et en avant, Lazare, tout couvert de pustules que lèchent deux chiens admis à recueillir les miettes qui lui sont refusées, est couché sur un grabat au fond d'un réduit allongé ; la cliquette des lépreux repose près de sa tête. Il va mourir, mais sa résignation ne demeurera pas sans récompense : un ange vient recueillir son âme pure pour la transporter dans le ciel, symbolisé par un arbre couvert de fruits. Plus loin, en effet, Abraham, nimbé, est assis sur un riche siège à dossier. Un cercle, ou un simple ruban, entoure sa tête pour maintenir les cheveux sur la nuque. On sait que cet ornement était fort en usage au xne siècle ; on l'a désigné dans la suite sous le nom de chapelet ou de tressoir. Le patriarche porte, dans un des plis de la draperie qui le couvre, l'âme de Lazare représentée par un enfant nu et sans sexe (2). A sa droite, un autre patriarche, également nimbé, est aussi assis, tenant un rouleau déployé qu'il montre de la main droite et sur lequel sont écrites, dans la pensée du sculpteur, les bonnes actions du bienheureux lépreux, sa patience et sa soumission à la volonté divine dans les privations. Les deux personnages portent la barbe et de longues moustaches ; ils ont les pieds nus." (d'après L'Abbaye et les Cloîtres de Moissac de Ernest Rupin).
Description figurant à l'inventaire réglementaire : boîte de 48 plaques de verres photographiques, verre photo, 13 x 18 cm, étiquette "Cloîtres de Moissac 82 à 88", chapiteaux, auteur : Ernest Rupin, fin 19e siècle, retrouvées dans sa maison de Brive, boulevard Lachaud.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
Négatif sur plaque de verre représentant légèrement de trois-quarts les entrées côté sud et ouest de l'église de Moissac (Tarn-et-Garonne)
Prise de vue réalisée devant l'Abbaye de Moissac.
Ce cliché s'inscrit vraisemblablement dans un travail de recherche entrepris par Ernest Rupin et qui aboutit à la publication en 1897 de "L'Abbaye et les cloîtres de Moissac".
LIBERTE | EGALITE | FRATERNITE (devise peinte sur la façade de l'entrée sud de l'église)
CONCIERGE (mot peint au-dessus de la porte de la maison en arrière-plan)
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