Négatif sur plaque de verre représentant de face le porche de l'Église de Moissac (Tarn-et-Garonne) et son tympan roman dédié à l'Apocalypse selon saint Jean
- 96.23.3-3Négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d'argent représentant de face l'entrée côté sud de l'église de Moissac (Tarn-et-Garonne). Sujet unique du cliché, le porche de l'église, et son tympan roman consacré à l'Apocalypse selon saint Jean, se déploie derrière un portail métallique dont les pans sont ouverts sur cette photographie.
Sous un arc profond orné de trois arceaux décorés d'arabesques et soutenus par des colonnettes supportant des chapiteaux, entre lesquelles apparaissent deux rangées de rats grimpant le long du mur, l'entrée de l'église se dévoile. Supportant une affiche clouée, l'un des deux vantaux de bois qui la ferme est entrouvert ce qui permet de distinguer, à l'intérieur de l'église, des chaises et une silhouette humaine floue qui fixe le photographe.
Deux colonnes ornées de deux statues encadrent cette entrée : à gauche du cliché, il s'agit de Saint Pierre tenant fermement des clefs ; à droite du Prophète Isaïe, peu visible derrière les grilles ouvertes du portail. Au milieu se trouve un pilier central décoré de trois couples de lions se croisant et se superposant.
Cette impressionnante structure architecturale soutient le tympan consacré à l'Apocalypse selon Saint Jean. La première partie se compose d'une frise de rosaces surmontée par une seconde où sont figurés plusieurs vieillards barbus et couronnés. Assis, ces derniers sont vêtus d'une tunique et tiennent d'une main une coupe et de l'autre un instrument de musique à cordes. Deux rangs de personnes aux mêmes caractéristiques séparés par une bande ondée sont également figurés de part et d'autre d'un immense homme siégeant sur un trône tel un roi. Ces vieillards sont au nombre de vingt-quatre ; la tête levée, ils regardent avec admiration ce personnage aux dimensions démesurées. Il s'agit du Christ représenté en majesté et couronné, la tête entourée d'un nimbe crucifère. Il est vêtu d'une longue tunique aux nombreux plis et d'un manteau retombant sur ses épaules. De sa main gauche il tient le livre sacré posé sur son genou, tandis que son index droit est levé en signe de bénédiction ; sa barbe est longue et ondulée ; ses pieds sont nus et reposent sur une frise ondulée. Le Christ est entouré du tétramorphe et de deux anges debout, nimbés, aux ailes déployées tenant entre leurs mains une banderole, déroulée à droite et repliée à gauche du cliché.
"Le portail de Moissac s'ouvre sur le flanc méridional du narthex auquel il donne directement accès. Il est élevé sous un large berceau qui forme lui-même avant-porche et dont les jambages sont richement sculptés. La grande arcade d'entrée repose sur quatre colonnettes dont les chapiteaux, ornés de griffons enroulés dans des arabesques, donnent naissance à deux boudins encadrant une délicate guirlande en relief. Les angles saillants des entre-colonnements ont été rabattus jusqu'à la hauteur des chapiteaux. Considéré dans son ensemble, le portail, proprement dit, présente un grand arc ayant une courbe légèrement brisée avec trois archivoltes superposées. Ces archivoltes, décorées avec recherche, sont encadrées par des boudins retombant sur des chapiteaux sans tailloir que supportent de frêles colonnes d'un diamètre égal à celui des boudins. Les angles saillants entre ces colonnes sont occupés par une longue file de rats alignés, par des oiseaux qui ressemblent à des cailles, et par une sorte de fleuron à pétale central étalé. La porte se compose de deux baies jumelles séparées par un trumeau qui reçoit le battement de deux vantaux et soulage un large linteau sur lequel repose le tympan. Les pieds-droits se découpent en larges dentelures sur le vide des baies. Le pilier, carré, surmonté d'un chapiteau formé par un simple tailloir, est décoré sur la face antérieure d'une série de rosaces d'un excellent style sur lesquelles sont appliquées, en fort bas-relief, trois couples de lions croisés et à demi dressés les uns au-dessus des autres (voir figure 216)...Les deux côtés du pilier sont chacun occupés par une statue en demi-relief démesurément allongée et traitée avec un grand art. Les personnages représentés ne portent point de nimbe : l'un tient un livre fermé, l'autre un rouleau déployé (voir figures 215 et 217). Leur barbe est très longue, soigneusement divisée en mèches pointues. Le premier a la partie supérieure du crâne dénudée : le second est pourvu d'une abondante chevelure, retombant sur les épaules et qui est séparée en deux par une raie partant du milieu du front. Au côté droit du portail, à gauche en entrant, on voit se dresser la statue de saint Pierre, patron de l'Eglise, la tête nimbée et tenant dans les mains les clefs symboliques (voir figure 218). Il foule à ses pieds un lion, c'est-à-dire le démon, car l'apôtre a comparé le démon à un lion rugissant qui rôde autour de nous, cherchant à nous dévorer. Au côté opposé, c'est Isaïe, aussi nimbé et les pieds chaussés, déroulant un phylactère sur lequel est gravée une inscription rappelant qu'il a annoncé l'Incarnation de la Vierge : ECCE VIRGO CONCIPIET (voir figure 219). Le linteau, en marbre blanc des Pyrénées, est formé par dix larges rosaces à huit feuilles ; celles des extrémités sont chargées d'un animal fantastique de la bouche duquel sortent les bouts de deux câbles qui s'enroulent autour d'elles. L'espace laissé libre entre chaque rosace est rempli par une ornementation feuillagée qu'on retrouve sur les sarcophages chrétiens des premiers siècles. Cette pièce, remarquable par la hardiesse et la largeur de sa composition, paraît, en effet, plus ancienne que les autres sculptures du porche et ne doit point se trouver à sa place primitive. Elle est formée de trois morceaux dont les dessins ne se raccordent pas sur la tranche inférieure ornée de rinceaux ; la tranche supérieure est également sculptée, mais on ne peut la voir aujourd'hui car elle est masquée par la base du tympan qu'elle supporte.
Le Tympan. Dans le tympan, l'Etre suprême figure sous des proportions colossales. Au moyen âge, ces grandes proportions témoignent de sa grandeur et rapetissent d'autant le cortège qui l'entoure (voir planches III et IV, figures 209 et 220). Assis majestueusement sur un trône recouvert d'une étoffe damassée et d'un coussin, il bénit de la main droite à la manière latine et tient de la gauche, et appuyé sur le genou, le livre de vie, de forme carrée, fermé (3), à double agrafe, la tranche tournée en dehors. Sa tête, recouverte d'une couronne quadrangulaire, se détache sur un nimbe crucifère dont les contours sont formés d'un large galon de petites roses posées entre deux rangs de perles. Le Tout-Puissant est représenté dans la force de l'âge, avec une longue barbe très soignée, bifurquée au menton et divisée en mèches bouclées à l'extrémité : ses cheveux flottent sur les épaules. Son vêtement se compose d'une robe de dessous, à plis nombreux et symétriques, qui descend jusqu'aux pieds, qu'elle ne recouvre point, d'une tunique s'arrêtant à la hauteur des genoux, et d'un manteau jeté sur les épaules et dont le bas est richement galonné. L'auteur de l'Apocalypse vit le trône de Dieu entouré de l'arc-en-ciel semblable à une émeraude. Pour traduire cette idée, l'artiste a placé, autour de la personne divine, une auréole de forme elliptique qui vient se perdre, dans le bas, sur le coussin du siège. Les quatre animaux (il est convenu de les appeler ainsi après l'Apocalypse, bien qu'il y ait parmi eux un ange), sous leurs figures symboliques, complètent le tableau (i), et de chaque côté se trouve un ange en pied et ailé tenant une banderole, l'une enroulée, l'autre dépliée (2). Viennent ensuite les vingt-quatre vieillards, dont parle saint Jean, assis sur de riches trônes, formés d'une tablette quadrangulaire ornementée, soutenue aux angles par des pieds-droits très ouvragés, ils portent un double vêtement : tunique et manteau galonnés sur les bords. Couronne royale en tête, ils tiennent d'une main la coupe des parfums, et de l'autre un instrument de musique sur lequel ils font retentir les divins cantiques. Ils ont les pieds nus, contrairement aux règles de l'iconographie, et portent tous la barbe et de longs cheveux. Quatorze des vieillards sont rangés sous les pieds du Créateur, sur une ligne horizontale ; les autres sont placés à sa droite et à sa gauche, sur deux lignes superposées ; tous le contemplent et tournent la tête pour mieux le voir en face. Deux bandes ondulées, imitant des nuages, les séparent et indiquent que la scène se passe dans le ciel."(d'après L'Abbaye et les Cloîtres de Moissac de Ernest Rupin).
Description figurant à l'inventaire réglementaire : boîte de 48 plaques de verres photographiques, verre photo, 13 x 18 cm, étiquette "Cloîtres de Moissac 82 à 88", chapiteaux, auteur : Ernest Rupin, fin 19e siècle, retrouvées dans sa maison de Brive, boulevard Lachaud.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
Négatif sur plaque de verre représentant de face le porche de l'Église de Moissac (Tarn-et-Garonne) et son tympan roman dédié à l'Apocalypse selon saint Jean
Prise de vue réalisée devant l'Abbaye de Moissac.
Ce cliché s'inscrit vraisemblablement dans un travail de recherche entrepris par Ernest Rupin et qui aboutit à la publication en 1897 de "L'Abbaye et les cloîtres de Moissac".
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