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Ce dessin à la pierre noire, à la plume et encre brune et aux rehauts de gouache blanche, représente la guérison d'un aveugle par Jésus. Sur les marches d'un vaste édifice à colonnes et arcades, qui se dresse sur toute la partie gauche de la composition, le Christ se tient debout, au centre. Il se tourne vers un homme agenouillé qui s'appuye sur un bâton. Une foule nombreuse se presse tout alentour, hommes et femmes, occupant toute la largeur de la feuille, manifestant diverses émotions devant le miracle à l'oeuvre. Au fond à droite, un autre édifice se découpe sur le fond de ciel.
D'un trait de plume rapide et nerveux sont tracées toutes les lignes de la composition, visages, drapés et plis des vêtements, colonnes et marches... La pierre noire est utilisée pour poser les ombres qui animent les silhouettes comme le décor architectural, tandis que la gouache blanche souligne quelques accents lumineux sur les figures. Le canon des personnages est élancé : leur petite tête contraste avec leur corps volumineux gonflé par les draperies. Bien que l'assistance soit dense, quelques groupes détachés assurent un rythme équilibré qui permet une lecture aisée de l'épisode : à gauche, deux hommes s'éloignent de la scène principale, isolés par une balustrade ; à côté du Christ et de l'aveugle, quelques marches créent une rupture avec un troisième groupe, sur la droite, formé par une femme assise, tenant un enfant dans les bras, et un homme juste derrière elle qui s'élance vers la figure centrale du Christ.
Il est malaisé de déterminer s'il s'agit d'une illustration de la guérison de l'aveugle Bartimée, d'après l'évangile de Marc, qu'on trouve aussi dans l'évangile de Luc, ou si c'est plutôt la guérison de l'aveugle-né d'après l'évangile de Jean qui est montrée. Selon les deux premières sources, Jésus sort de Jéricho accompagné de ses disciples et suivi d'une foule nombreuse lorsque un mendiant aveugle, sur le bord de la route, l'interpelle. L'édifice imposant dont Jésus descend les marches correspondrait plutôt au temple de Jérusalem, dont le Christ sortait, selon l'évangile de Jean, lorsqu'il vit un aveugle-né : il fit de la boue avec sa salive en crachant sur le sol et posa de cette boue sur les yeux de l'aveugle, ce qui correspond au geste explicite de Jésus dans la composition.
L'attribution à François Lemoyne faite par Brouillet a été retenue par Jean-Marie Moulin et Nicolas Milovanovic, et confirmée par Pierre Rosenberg qui rapproche ce dessin d'un tableau conservé à Sens. Il s'agit en réalité d'une étude préparatoire assez poussée et complète pour un tableau actuellement conservé à l'Hôtel de ville d'Arles, comme l'avait souligné Geneviève Loon (Dessins français du XVIIIe s Poitiers 1978) : cette grande toile inachevée à la mort de l'artiste en 1737 fut terminée l'année suivante par Natoire, ce qui permet de dater la feuille de Poitiers de la décennie 1730.
Une série de dessins de l'artiste conservés au Louvre compose des études de détails pour les figures de cette composition (INV 30519 - 30521 - 30531 - 30547 - 30553 - 30574 - 30584 - 30587 - 30589, et peut-être également 30582).
Jean-Marie Moulin décrit la scène comme la guérison d'un aveugle par saint Paul, ce qui semble peu probable.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
Numéro de dossier d'œuvre