Lieu de création - d'exécution
Châtellerault (Vienne, ville)
Précisions sur la genèse
L'arme automatique apparait au début du XXe siècle avec l'invention de la mitrailleuse qui tire au coup par coup at s'arme automatiquement après chaque tir. Lourde et peu mobile, elle plutôt une arme réservée à la défense. Au début de la guerre de 1914, on cherche à équiper l'infanterie d'une arme automatique portable, le fusil mitrailleur. Une équipe constituée du colonel Chauchat, du contrôleur d'armes Sutter et de l'ingénieur Ribeyrolles mettent au point le fusil mitrailleur que Chauchat, capitaine, avait projeté en 1910. Il prit le nom de `C.S.R.G.`(Chauchat, Sutter, Ribeyrolles, Gladiator).
Afin de fabriquer ce FM au plus vite, les techniques traditionnelles (usinage, fraisage etc...) doivent être limitées à la fabrication des pièces essentielles (canon, culasse...) le reste devant être construit par des ateliers non spécialisés. Les progrès de la technique armurière moderne en sont à leurs débuts et les connaissances en terme d'emboutissage et de rivetage en particulier sont réduits. Cependant certains secteurs de l'industrie civile l'utilisent comme les fabricants de vélocipèdes par exemple. C'est en raison de cette connaissance que la fabrication de notre nouvelle arme est confiée à la société des cycles Gladiator ainsi qu'à plusieurs usines travaillant en sous-traitance, l'assemblage final se faisant chez Gladiator.
Les manufactures d'Etat de Châtellerault et de St-Etienne sont sollicitées pour la fourniture des canons. Afin d'aller au plus vite on se sert de canons de mousqueton 1892 auquel est adjoint un manchon en aluminium doté d'ailettes de refroidissement. La production à la Société des cycles Gladiator est lancée en 1915 et le CHAUCHAT entre en service actif en mars 1916 à raison de 8 armes par compagnie.
La fabrication va bon train puisqu'il sera livré 225 000 exemplaires du Chauchat avant l'armistice mais ceci au détriment de la qualité... Les incidents de tir sont nombreux, les ajustages défectueux, les tolérances de fabrication trop larges, l'arme est sensible à la boue du champ de bataille qui s'introduit partout et grippe le mécanisme, de plus la forme particulière de la munition de 8x50R montre vite ses limites, son bourrelet est inadapté au tir automatique en chargeur, d'où le forme particulière du chargeur de 20 coups...
Pourtant le fonctionnement est correct dès lors que certaines conditions sont réunies et en particulier lors de la reprise de la guerre de mouvement vers la fin de la guerre, dans ces conditions en effet le mécanisme est à l'abri de la boue des tranchées et les tireurs ont moins de soucis d'enrayages.
Les principales modifications apportées par la suite au Chauchat ont été :
-en 1918, adoption d'un cache-flamme et du dispositif anti aérien,
-en 1920, adoption des obturateurs de logement de chargeurs, de tube enveloppe et de fenêtre d'éjection.
Malgré cette tentative de rajeunissement, il disparait des manuels dès l'apparition du FM 24-29.