Manufacture d'Armes de Châtellerault

personne morale


Biographie

À la suite des revers des armées françaises sous la Révolution et l'Empire et de l'invasion des territoires frontaliers du nord et de l'est sur lesquels se trouvaient implantés les principaux établissements d'artillerie, Kligenthal, Maubeuge, Charleville, Mutzig, le roi Louis XVIII fut conduit à replier l'activité de ces manufactures au centre de la France. Le site de Châtellerault fut retenu pour plusieurs raisons: la Vienne offrait une force motrice et un réseau fluvial de communication, l'industrie de la coutellerie une main d'oeuvre qualifiée dans le travail de la lame. La municipalité dirigée par Robert-Augustin Creuzé qui avait compris l'enjeu économique que représentait l'implantation de cette industrie, céda à l'état pour son implantation un terrain d'une douzaine d'hectares sur la rive gauche de la Vienne choisi par le Colonel Cotty, directeur général des Manufactures d'armes.

À l'arme blanche qui seule avait été prévue à l'origine, il fut décidé en 1818 d'adjoindre la fabrication de l'arme à feu. Le 14 juillet 1819, une ordonnance royale officialisa la création de la Manufacture d'armes de Châtellerault qui fonctionnera jusqu'au 1er novembre 1968, date de sa fermeture définitive.
La manufacture était plutôt spécialisée dans le service des armes blanches qui comprenait la fabrication :
- des sabres de la troupe et des officiers
- des épées et baïonnettes se rapportant à l'arme à feu en cours de fabrication
- des piques d'abordage et poignards de marine, haches et casques
- des lances
- des cuirasses
La fabrication de l'arme blanche en tant que telle fut arrêtée en 1917.

La fabrication des armes à feu débuta en 1833 avec l'aide d'ouvriers venus de Maubeuge. La manufacture fabriqua essentiellement le fusil Chassepot (1866) premier fusil français à chargement par la culasse, à verrou et à aiguille, le fusil Gras (1874) qui est un fusil Chassepot équipé pour tirer des cartouches métalliques, le fusil Lebel (1886), fusil à répétition, le fusil russe (1891), le fusil indochinois (1902), le fusil colonial (1907), le fusil mitrailleur 1924 M 1929.
La dernière arme fabriquée en grande série avant la fermeture en 1968 est le pistolet automatique 9mm dit " MAC 50 ".

La fabrication des armes était concédée à un entrepreneur qui assurait les approvisionnements en matière première, engageait et gérait la main d'oeuvre sous le contrôle du directeur de l'établissement, un militaire officier de l'artillerie.
Le personnel ouvrier comprenait des ajusteurs, des électriciens, des affûteurs, des polisseurs, des menuisiers, des chaudronniers, des monteurs, des aiguiseurs...
Les contrôleurs d'armes étaient des officiers d'administration spécialisés dans les professions de mécaniciens, électriciens, armuriers, qui effectuaient la recette des armes finies et apposaient sur l'arme à côté de celui du directeur leur poinçon.


Identification

Sexe, genre
féminin

Mentions légales

Mention légale
© Alienor.org, musées de Châtellerault

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