Photographie des Deux Tours de Saint-Jean-d'Angély contrecollée sur carton, prise par Adolphe Chaine en 1899.

Après la reconstruction de leur abbaye au XVIIe siècle, les bénédictins de Saint-Maur entament en 1741 la construction d'une nouvelle abbatiale pour remplacer l'église provisoire élevée à la hâte en 1608.

Pendant une quinzaine d'années on voit s'élever les tours d'une façade monumentale, de style classique, selon le projet de l'architecte François Franque. En 1756, faute d'argent, les travaux sont interrompus.

Après 35 ans et un emprunt de 10 000 livres, les travaux reprennent. Hélas, la Révolution française met un terme définitif au chantier. En 1792, les derniers bénédictins quittent le monastère, l'abbatiale ne sera jamais achevée.

Clos de murs, le chantier est utilisé comme prison au XIXe siècle. Ce n'est qu'en 1914, que cette façade, communément désignée comme "les Tours" de Saint-Jean-d'Angély, est classée monument historique.

En 1926, sous l'impulsion de la Société d'Archéologie de la ville, dont Adolphe Chaine est le trésorier, l'édifice est réhabilité : les murs ajoutés au XIXe sont supprimés, le rez-de-chaussée est transformé en jardin qui accueille le musée lapidaire de l'association.