Dans un temple aux allures d'église romaine, quatre religieux aux costumes fantaisistes forment un cercle. L'un d'entre eux tient le Christ enfant, reconnaissable au nimbe qui entoure sa tête. Celui-ci, debout, a une attitude qui semble annoncer la crucifixion. Deux autres prêtres tiennent les outils du rituel de la circoncision : couteau, aiguière, bassin. A l'arrière-plan, à gauche, la Vierge Marie et saint Joseph regardent la scène, mains jointes. A droite, le livre est présenté ouvert sur une table ou un autel, lui-même placé sous un lourd dais festonné qui surplombe tout le groupe. Derrière, deux autres religieux discutent devant des colonnes et des arcades. Par ces ouvertures, on aperçoit une tribune sur laquelle se tiennent des personnages à peine suggérés. Architectures et mobiliers trahissent la seconde moitié du XVIe siècle.
La circoncision du Christ, fêtée le 1er janvier, n'est évoquée que dans l'évangile selon saint Luc, mais c'est un épisode qui aura un succcès considérable dans l'art chrétien. Rituel juif, la circoncision est très souvent représentée chez les chrétiens car c'est à la fois le moment où l'on nomme l'enfant Jésus, et où le premier sang coule de son corps. On y voit donc une préfiguration de la crucifixion et de l'eucharistie.
Le thème connaît un renouveau après le concile de Trente, puiqu'il est directement rattaché à l'ordre des jésuites par leur nom (la Compagnie de Jésus). Toujours montrée de façon erronée dans un temple, on associe ainsi la circoncision au rituel chrétien du baptême.
Le traitement fin de ce dessin miniature, tout en hachures et sans lavis, fait penser à une copie d'après une gravure d'illustration.
Boîte C13.