L'Assomption de la Vierge, fêtée dans l'Eglise depuis le Ve siècle, est un épisode qui relève des récits apocryphes : non relaté dans le Nouveau Testament, c'est aux Ve et VIe siècles que se fixe le récit de la montée au Ciel du corps et de l'âme de Marie, mère du Christ. Ce n'est qu'en 1950 que l'Assomption a été érigée en dogme, par le pape Pie XII. Selon la tradition, les apôtres entourent la Vierge au moment de son élévation.
Le dessinateur s'est efforcé de dynamiser la composition en évitant la césure classique entre deux registres superposés : si la figure de la Vierge s'élève seule en partie haute, celles des apôtres, rassemblées dans les deux tiers inférieurs de la feuille, sont disposées de manière à évoquer la variété des réactions devant l'évènement. Deux groupes d'hommes occupent chaque côté, séparés par le lit derrière lequel est disposé un troisième groupe qui ferme l'espace. Les uns ont les yeux rivés sur la couche désormais vide, d'autres regardent la Vierge.
L'usage du lavis posé sur un tracé fluide à la plume, qui laisse en réserve de larges parts de la feuille, confère une grande clarté à la composition. Cette manière, qui baigne la scène d'une belle luminosité, rappelle celle de Giambattista Tiepolo, dans l'entourage duquel Pierre Rosenberg a placé ce dessin.