Saint Martin (titre factice)
- 882.1.433
Mola Pierfrancesco
Ce dessin exécuté à la plume et au lavis d'encre brune sur une esquisse à la pierre noire rassemble en une même composition la figure de saint Martin en pied et deux épisodes de sa vie.
"Le saint évêque se tient au centre, debout sur les marches d'une architecture grandiose ouverte vers l'extérieur par une large arcade. La tête légèrement inclinée sous sa mitre, il est représenté dans une attitude affectée et un peu malhabile. Revêtu des insignes de son ministère, il tient une crosse immense dans la main droite, maintenant un livre posé sur son genou de l'autre main.
À droite, la charité de Martin est explicitée sous le regard de trois angelots : dans un paysage campagnard, un cavalier romain tranche de l'épée son manteau par le milieu pour en offrir la moitié qui lui appartient au mendiant. Derrière le saint évêque, à gauche, une scène rapidement esquissée montre le songe de Martin qui voit le Christ lui apparaître vêtu de la moitié de son manteau.
Divers traitements se répartissent sur cette feuille : les ombres portées sur l'architecture, traitées comme des découpages à l'arrière plan, rappellent les placages en stuc des retables et sont modelés par des lavis clairs. Des traits de plume bien marqués et des lavis fluides et fermes cisélent la scène de charité dont le cheval semble imité d'une sculpture de condottiere. Un lavis en clair-obscur vigoureusement travaillé projette la figure de Martin vers l'avant, et donne une forte présence aux têtes d'anges surdimensionnées.
La crosse épiscopale, à la volute lourdement ouvragée portée par une très haute hampe, divise l'image en magnifiant la fonction sacerdotale de Martin qui tient le livre symbole des saints fondateurs. Elle donne toute sa force à la posture de l'évêque vu ici dans un mouvement de déplacement lent et majestueux sous le regard des anges. Saint Martin, qui concentre sur sa silhouette imposante les effets de lumière, acquiert un statut de guide évangélique, situé entre l'image à peine suggérée du rêve et celle, plus formelle, du geste concret.
Catherine Loisel (cat. exp. Toulouse 2006, p. 96) a noté l'archaïsme de la composition de ce dessin, qu'elle date néanmoins du milieu du XVIIe siècle en raison de l'usage conjoint d'un lavis très fluide et d'un tracé spontané, de même que des jeux et effets décoratifs du papier laissé en réserve.
On peut la suivre dans l'hypothèse que cette iconographie, un peu désuète, a pu être imposée à un artiste débutant par le conseil de fabrique d'une petite église rurale, peu au fait des nouveautés romaines ou attaché à la tradition. De plus, l'analyse de la construction générale de cette étude, le soin apporté à son organisation spatiale et le caractère très abouti des effets plastiques de lumière et de perspective, évoquent un dessin préparatoire pour une composition d'envergure. Il s'agit vraisemblablement de la partie gauche d'un décor de choeur où saint Martin pourrait être associé à saint Hilaire, son mentor, patron du diocèse de Parme". (F. d'A., Dessins d'histoire Poitiers 2009).
Boîte GF1 (anciennement C6 bis).
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16