Caïn tuant Abel (titre factice)
- 882.1.182
La composition ramassée de ce tondo à la plume et encre brune et au lavis brun, centrée sur la figure écrasante de Caïn, illustre l'épisode bien connu de la mort d'Abel d'après le récit de la Genèse (4, 7-8).
La lutte des deux frères occupe l'espace du premier plan et forme un cercle presque concentrique avec les bords du tondo. La mise en page suggère la violence des sentiments et la sauvagerie de la réaction de Caïn. Son anatomie puissante se déploie en jeu d'ellipses sur la plus grande partie de la surface du dessin. La posture de son corps et les mouvements de ses membres indiquent l'impétuosité et la frénésie de la colère qui l'anime.
Abel, plus menu, complètement dominé, saisi par les cheveux, gît déjà sur le sol et tente de se redresser sur un coude, le bras levé dans un geste de défense dérisoire. Derrière lui un sacrifice brûle sur un autel, et la fumée se confond avec l'ombre des lieux évoquant peut-être l'entrée d'une caverne. A l'arrière, dans les lointains, un paysage ensoleillé et arboré offre un contrepoint serein à la scène.
Le graphisme nerveux dégage une impression de force herculéenne et de brutalité soulignée par les contrastes marqués entre les longues plages de lavis et les réserves lumineuses qui en accentuent l'effet dramatique.
Bien qu'initialement classé parmi les Italiens, ce dessin est à rendre à l'école flamande ou hollandaise du XVIIe siècle. Il est de la même main que le petit dessin ovale inventorié 882.1.318, représentant le sacrifice d'Abel et de Caïn. Appartenant sans doute au courant maniériste des écoles du Nord, l'artiste resté anonyme mais dont le style s'apparente à celui de Jan van Lintelo, se joue d'une écriture saccadée où alternent traits de plume brefs et denses et lignes étirées dans des compositions claires mais efficaces. La simplification de certains détails montre qu'il s'est plus attaché à la mise en page de ses compositions qu'à la représentation de la nature ; en revanche le rendu des mouvements et le détail fin des corps donnent à ces images un caractère plein de fougue et de vigueur. De plus, le traitement très abouti de ces dessins, rehaussé par la monumentalité des personnages, impose une rupture visuelle intéressante avec la réduction extrême des formats. En effet ces petites vignettes pourraient être liées au monde de la gravure et de l'édition. [d'après Françoise d'Argenson, catalogue Dessins d'histoire Poitiers 2009]
Boîte C6.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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