
"Les deux faces de ce dessin à la plume et à l'encre brune sont probablement des études complémentaires pour une composition de même sujet : l'une et l'autre montrent des figures renversées dans l'espace, tombant, en partie basse, alors que d'autres figures, en partie haute, assistent à leur chute. L'identification sans équivoque du dieu Apollon, au verso, grâce à la lyre sur laquelle il appuie négligemment son bras gauche, laisse penser que les figures du même registre, au recto, sont d'autres divinités de l'Olympe. Il pourrait alors s'agir d'une composition mettant en scène la chute des Géants, tirée de la mythologie gréco-romaine, bien qu'aucun élément minéral ne permette de conforter cette hypothèse.
L'épisode est narré notamment par Ovide dans Les Métamorphoses (livre I). Les Géants, colosses au torse terminé par une queue de serpent, nés de Gaia, la Terre, et de la blessure d'Ouranos, le Ciel, entreprirent d'escalader l'Olympe, séjour des dieux, en empilant des montagnes. Ils furent vaincus par Zeus et par Héraclès.
Ce sujet connut une faveur particulière dans les années 1520-1530. Giulio Romano en décora la voûte entière d'une salle du Palazzo Tè à Mantoue. Bien que les figures renversées, dans la feuille de Poitiers, ne soient pas dotées de queues de serpent, cette identification ne doit pas être exclue, tant les artistes de la Renaissance répugnent à dépeindre des monstres et préfèrent explorer la beauté idéale des corps. La description sculpturale des anatomies peut par ailleurs être rapprochée de la fresque du jugement dernier peinte par Michel Ange dans la Chapelle Sixtine, entre 1535 et 1541 : si le sujet en est différent, on y retrouve des figures massées au registre supérieur, assistant à la chute des damnés. Le sujet de la chute, des damnés comme des Géants, est prétexte à un travail sur les corps renversés dans l'espace, avec de savants raccourcis.
L'attribution de cette feuille à Jacone, actif principalement à Florence et à Cortone, établit surtout le lien avec le maniérisme romain, qui essaime, après le sac de Rome en 1527, dans les grandes cités italiennes et les capitales européennes".
(A.B.P., Dessins d'histoire Poitiers 2009)
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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17310 Saint-Pierre-d’Oléron
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recto : Musée de Poitiers (b.d., encre violette)
365 (m. recto, mine de plomb)
Numéro de dossier d'œuvre
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