
Ce dessin à la plume et à l'encre brune, au lavis brun, avec des rehauts blancs sur papier beige foncé, était attribué par Brouillet, en 1884, à Fra Girolamo de Brescia ; le sujet restait inconnu. Jean-Marie Moulin le plaça prudemment dans l'école italienne du XVIe siècle, et proposait d'y reconnaître un épisode mettant en scène Coriolan.
Une note manuscrite dans le dossier d'oeuvre signale toutefois une attribution à Figino suggérée par Philip Pouncey en 1969, et l'identification du sujet comme "le roi Totila visitant saint Benoît". Nicolas Milovanovic, entre 2000 et 2001, a confirmé cette attribution.
Il s'agit d'un dessin préparatoire à un tableau de l'histoire de saint Benoît, cycle peint par Figino pour la chapelle Saint-Benoît de la basilique San Vittore al Corpo à Milan vers 1605-1606. Face à l'épisode de "saint Benoît accueillant le vrai roi Totila", sur la paroi de droite, se trouvait l'épisode de "saint Benoît repoussant Riggo vêtu comme Totila" ; entre les deux, le tableau d'autel représentait "saint Benoît accueillant les moines Mauro et Placido". Quatre autres dessins préparatoires pour ce décor sont conservés à l'Accademia de Venise (R. P. Ciardi, "Giovan Ambrogio Figino", Florence, 1968).
Selon J.H. Turnure ("Art Bulletin", XLVII, 1965, p. 35), la source de l'iconographie serait les "Dialoghi" de saint Grégoire le Grand : le roi ostrogoth Totila se trouvait avec son armée en 543 près du monastère du Mont Cassin. Pour éprouver la clairvoyance de saint Benoît, il envoya l'un de ses hommes, Riggo, en habits royaux, au monastère. Saint Benoît ne se laissa pas abuser et renvoya Riggo (scène représentée à gauche dans la chapelle). Totila vint alors en personne au monastère et tomba aux pieds du saint, qui le réprimanda pour sa cruauté et prophétisa qu'il mourrait dix ans plus tard (épisode représenté à droite). Le tableau d'autel est consacré à la réception, dans l'école religieuse de la communauté de Subiacco, des jeunes Maurus et Placidus présentés par leurs pères, respectivement Euthicius et Tertullus, sénateur.
Le dessin de Poitiers prépare donc la scène de droite. Il peut être rapproché, par le style comme par la technique, du dessin inventorié sous le numéro 1195 à l'Accademia de Venise.
Dans un ouvrage paru en 1987 ("Disegni del Figino"), Annalisa Perissa Torrini fait état d'environ 430 dessins dans le corpus du peintre, qui figurait parmi les artistes de premier plan à Milan pendant la Contre Réforme. Elève de Lomazzo qui le décrit dans son Traité comme éclectique et prenant le meilleur de chacun des grands maîtres, il révèle une grande liberté d'invention dans ses dessins.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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Fa[?] figino (h.d., à l'encre brune)
(b.d.)
Numéro de dossier d'œuvre