Portrait du pape Adrien VI
- 892.1.452
Lefrère Antoine
Adriaan Florisz., né à Utrecht le 2 mars 1459, décédé à Rome le 14 septembre 1523, fut pape sous le nom d'Adrien VI de 1522 à sa mort. Théologien, réformateur de l'Eglise catholique allemande, il fut précepteur du prince Charles de Habsbourg, futur empereur Charles Quint. Evêque de Tortosa (Espagne) en 1516, cardinal en 1517, il fut co-régent d'Espagne, avec le cardinal Ximenès, à partir de 1516 pendant la minorité du roi Charles Ier (futur Charles Quint), et chef du gouvernement d'Espagne à partir de 1520.
Pendant son bref pontificat, Adrien VI nomma le peintre hollandais Jan van Scorel conservateur des collections d'antiques du Belvédère. Scorel exécuta au moins deux portraits peints du souverain pontife, dont on trouve des copies dans les collections des musées d'Utrecht ainsi qu'à Louvain (voir l'article de J.K. Steppe dans le catalogue d'exposition d'Utrecht et Louvain en 1959) ; il a également introduit le portrait du pape sur le volet gauche du triptyque de l'"Entrée du Christ à Jérusalem" (musée central d'Utrecht), sous les traits de saint Corneille.
Un autre groupe de portraits, d'origine italienne probablement, diffère des prototypes de Scorel. Ainsi une gravure d'Antoine Lefrère, publiée dans la cinquième édition de la Vie d'Adrien VI par Paolo Giovio (édition de Pietro Perna à Basilea, 1ère édition en 1548 à Florence), semble avoir fixé le type du portrait du pape chauve. Cette gravure a été réinterprétée à de nombreuses reprises (voir la série N2 - Adrien, au Cabinet des Estampes et de la Photographie à la BNF). Ce portrait du souverain pontife revêtu d'une lourde chape brodée et esquissant un sourire doux et presque malicieux, semble illustrer les propos d'un contemporain relatant sa première rencontre avec Adrien VI : "Lorsque je vis le pape Adrien, je pensais voir un frère de miséricorde et j'aurais juré qu'il avait vécu dans un couvent jusqu'à ce moment".
On pense que la gravure de Lefrère pourrait dériver d'un projet de Jean Duvet réalisé en 1524 pour une médaille jamais frappée. Un portrait assez proche, le pape étant chauve et portant aussi la chape pontificale, a été gravé par Marcantonio Raimondi. Enfin un portrait peint du même type, attribué à Cristofano dell'Altissimo, est conservé à la galerie des Offices à Florence (inv. 1890, n° 2991).
Le panneau de Poitiers pourrait être une copie française, si l'on s'attache à la graphie du nom du modèle, d'un original italien ayant aussi servi de modèle à la gravure de Lefrère, ou une interprétation de cette gravure largement diffusée et réinterprétée.
Cette oeuvre a bénéficié d'une restauration en 2005-2006. Le support était affecté de deux fentes et d'une cassure ; Yves Crinel a repris les fentes par des incisions en V et incrustations de chêne ancien débité sur maille, ajouté un petit empiècement de chêne ancien dans l'angle cassé, dépoussiéré et décrassé le revers, et effectué un traitement insecticide préventif. Bérengère Goulard a procédé à la restauration de la couche picturale : décrassage, régénération et allègement léger du vernis, enlèvement des repeints, masticage des lacunes, vernissage, réintégration des lacunes et vernissage final. Des restes de repeints anciens probables sur la chevelure, très durs, ont été conservés.
Le cadre a été également restauré, par Alain Brillat. Entièrement doré avant l'intervention, il a été modifié afin de se conformer davantage au style de l'oeuvre. Il a été laqué en noir, seule la baguette moulurée au bord de l'ouverture a conservé sa dorure.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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