Cette composition au graphite rehaussée de lavis beige et mise au carreau à la pierre noire représente une scène de deuil antique. Un groupe de huit personnages manifestant une grande affliction s'avance de la gauche vers la droite, poussant devant lui un jeune garçon à la tête couronnée de feuillages. Ce dernier étreint les bras d'un veillard barbu, assis de face, plongé dans un immense chagrin : il semble essuyer ses larmes dans une draperie, le visage incliné, et le coude reposant sur un socle de pierre - stèle ou tombe. Deux autres personnages, debout, prennent appui sur le socle et ferment la composition sur la droite. La façade d'un temple apparaît à l'arrière des figures de l'enfant et du veillard qui, par la taille du premier et la position assise du second, créent une rupture dans la frise des personnages déployée sur toute la largeur de la feuille. A l'arrière-plan, un relief montagneux est esquissé, surmonté de la silhouette d'un édifice à arcades.
Sans qu'il soit possible d'attribuer ce dessin où l'on dénote certaines maladresses, notamment la disproportion des bras du jeune garçon, il appartient à n'en pas douter à une esthétique néo-classique dont il reprend les formules : contours linéaires tracés fermement, canon allongé des figures, pieds cambrés, profils. On peut proposer une datation entre 1780 et le début du XIXe siècle. Peut-être est-ce l'oeuvre d'un élève de David, comme le suppose Nicolas Milovanovic.
Une importante brûlure, dans le quart inférieur droit de la feuille, affecte la lecture de cette feuille.