Cette composition à la plume et au lavis d'encre brune, sur des indications au graphite, montre deux personnages face à face à l'intérieur d'une architecture palatiale à colonnes doriques et arc en plein cintre. Une femme assise et presque renversée dans un fauteuil tient un bouclier que saisit un soldat casqué et en armure. Près d'elle, une cassolette fumante disperse de la fumée tout alentour. Sous l'arc à droite se distinguent des mâts de bateaux, évoquant le départ prochain du soldat sur la mer.
Cet épisode antique a pu être identifié par Bruno Hérody (Hérody B 1997) par comparaison avec un tableau de Jean-François Lagrenée présenté au Salon de 1771, sous le long titre de : "Rapporte ce bouclier, ou que ce bouclier te rapporte : discours d'une Lacédémonienne à son fils, Plutarque, Vie de Lycurgue". En réalité, le sujet est tiré des "Apophtegmes laconiens" : "Une autre [Lacédémonienne] dit en remettant le bouclier à son fils qui venait la saluer pour partir à la guerre : "Cette arme, ton père l'a toujours préservée pour toi ; à ton tour maintenant ; ou préserve-la ou disparais"."
Le sujet revient dans quatre oeuvres présentées au Salon de 1795 par quatre artistes différents : Jean-Jacques-François Le Barbier dit l'Aîné, Pierre-Michel Alix, Jean-Jacques Avril le père et Nanine Vallain. Cette faveur nouvelle peut être mise en relation avec la publication, en 1794, d'une traduction des "Apophtegmes des Lacédémoniennes" par Pierre-Charles Lévesque. La dimension cornélienne de l'épisode devait par ailleurs séduire une assistance révolutionnaire.
L'attribution ancienne à Jean-Honoré Fragonard ne peut être retenue. Cependant on ne peut exclure qu'il s'agisse d'une feuille de son fils, Alexandre-Evariste, dont on sait que bon nombre de dessins ont appartenu à la collection Villot. Or cette composition, autrefois montée dans un cadre avec deux autres dessins (inv. 882.1.45 et 882.1.46) eux aussi attribués à Fragonard, fut probablement acquise par Alexandre Babinet à la vente de Frédéric Villot, du 16 au 18 mai 1859. La mention du nom de Fragonard au verso explique l'insolement important de la feuille, longtemps exposée sous une attribution prestigieuse.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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