"Cette composition à la pierre noire provient sans doute de la même feuille que le dessin inventorié 882.1.82, de la même main. Un sujet identique est illustré dans chaque composition, avec des variantes, celui d'Achille plongé dans les eaux du Styx par sa mère Thétis.
La déesse, épouse d'un mortel, voulait rendre ses enfants invulnérables. Ayant échoué à protéger les six premiers par le feu, elle alla plonger Achille dans les eaux noires du Styx, un des fleuves des enfers ; la seule partie du corps sans contact avec l'eau, le tendon, par lequel elle tenait l'enfant, devint l'unique fragilité du futur héros.
Cette première étude dispose trois femmes le long de la ligne horizontale formée par les eaux du Styx au tout premier plan. Au centre, Thétis agenouillée, en appui sur un bras, va plonger l'enfant qu'elle tient par un pied, dans l'eau. Vers la gauche, juste derrière l'enfant, une compagne, assise de face, s'apprête sans doute à recevoir le bébé pour l'essuyer. La troisième, debout à droite, forme un contrepoint vertical en résonnance avec le tronc d'arbre planté sur la gauche. Un fond de paysage se déploie à l'arrière-plan : les flancs d'une montagne tracent une ligne descendante des frondaisons de l'arbre à gauche jusqu'à la tête de la femme de droite. Un temple s'élève à mi-pente.
Cette première idée donne une part assez large au paysage devant lequel les trois figures de femmes sont déployées, et place le geste théâtral de Thétis au centre de la feuille.
On doit à Bruno Hérody (Hérody B 1997) la proposition d'attribution de ces deux feuilles à un artiste méconnu, Pierre Borel, dont l'identité même n'est pas clairement établie. On possède la preuve de sa présence à Parme, en 1788, lors du concours organisé par l'Académie de la ville, dont un certain "Pierre Borel, de Paris, élève de Monet, peintre du roi", remporta le premier prix. Le sujet du concours était, cette année-là , "Thétis plongeant dans le Styx son fils Achille". Le tableau est toujours conservé à la Pinacothèque de Parme. Sa proximité avec les deux études de Poitiers peut permettre de proposer l'attribution de ces dernières au dénommé Pierre Borel, qu'on trouve dans d'autres sources sous le nom d'Antoine Borel-Rogat".
(D.C., Dessins d'histoire Poitiers 2009)
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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17310 Saint-Pierre-d’Oléron
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Numéro de dossier d'œuvre