"La Fortune est l'une des dernières oeuvres de Camille Claudel. Le bronze fut présenté au deuxième Salon d'Automne, en 1904 (n° 1730) et le catalogue précise que l'épreuve présentée appartenait à Eugène Blot. Il s'agit peut-être de l'exemplaire que nous possédons, acquis d' E. Blot par A. Brisson.
La Fortune fut sans doute réalisée par Camille Claudel peu après 1900 et fut la première acquisition par Eugène Blot d'une oeuvre de l'artiste.[...]. Éditée à cinquante exemplaires, La Fortune conclut en quelque sorte, le travail amorcé par Camille Claudel avec la Valse dans ce souci de projeter l'élément principal, soit le personnage, dans l'espace. Aucune autre oeuvre ne sera aussi audacieusement déséquilibrée [...]. La Fortune confirme la parfaite autonomie de Camille Claudel dans la statutaire du tournant du siècle. Après l'inévitable rupture avec Rodin, Camille Claudel s'affirme dans un style qui lui est propre." (Gaudichon B )
Eugène Blot se porte acquéreur de cette œuvre, en même temps que de Profonde Pensée, à l’issue du Salon d’automne de 1904 où elle a été exposée. Il en fait ensuite éditer 16 exemplaires, dont celui de Poitiers qui porte le n°9.
Il est plus difficile de retracer avec certitude la genèse de cette sculpture, qui est proche des recherches de La Valse – comme la poursuite d’une projection dans l’espace du personnage féminin, privé de son partenaire.
Le cheminement entre ces deux œuvres rappelle celui existant entre Sakountala et La Niobide blessée, et cette double analogie d’une représentation de couple dont seule la femme est ensuite reprise dans une variation solitaire souligne l’interaction entre la vie et la création de l’artiste.
La Fortune – allégorie d’une destinée aveugle, aux mains refermées sur un or aléatoirement distribué, perchée sur une roue qui alterne ses cycles de chance et de déclin – se rattache donc à cette veine autobiographique qui forge une grande partie de l’inspiration de Camille Claudel, dans la recherche intimiste de dépeindre des paysages intérieurs, des états d’âme – bien davantage qu’un simple autoportrait.
Stylistiquement, l’œuvre se rattache bien à la dernière phase de production de Camille, avec des effets de matière plutôt expressionniste.
(Bozier S.)
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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