A l’origine de cette œuvre, il existe un plâtre teinté de 1,90 m (conservé au Musée municipal de Châteauroux), intitulé Sakountala, et présenté au Salon des Artistes Français de 1888, où il obtient une mention honorable.
Dans sa correspondance privée, l’artiste évoque le travail de ce groupe dès la fin de l’année 1886. L’œuvre s’inspire d’un récit du poète hindou Kalidasa : les retrouvailles de la reine Sakountala avec son époux, après une séparation provoquée par un enchantement.
Deux esquisses préparatoires en terre cuite (collection particulière), avec une étreinte corporelle plus étroitement enlacée, préludent à la composition de ce groupe.
Il faudra attendre 1905 pour que la version en marbre de ce groupe soit réalisée, sous le titre de Vertumne et Pomone – et vendue à la comtesse de Maigret, l’une des rares mécènes de Camille Claudel – tandis que l’édition en bronze, L’Abandon, est exposée au Salon d’Automne.
Par la suite, le fondeur d’art Eugène Blot édite L’Abandon en deux tailles, dites petit et grand modèle. L’exemplaire de Poitiers est un petit modèle, dont il n’a été tiré que 14 épreuves. Portant le n° 9, il entré dans les collections des Musées de Poitiers à l’occasion du legs d’André Brisson-Happe, en 1953, en même temps que les exemplaires de La Valse et de La Fortune.
La monumentalité du groupe initial est un peu sacrifiée par la réduction en bronze.
A l’époque de création du Sakountala, Camille vit à Paris depuis quelques années, elle a déjà rencontré Rodin, dont elle est d’abord devenue l’élève, puis l’une des praticiennes, avant de se hisser au rang de collaboratrice privilégiée. La liaison de ces deux artistes exceptionnels favorise chez eux une prédilection marquée pour le thème du couple, de l’état amoureux (Rodin sculpte L’Eternel printemps vers 1884, L’Eternelle idole vers 1890, il expose Le Baiser dès 1887).
Cette œuvre marque pour Camille le début de la reconnaissance officielle. En effet, les critiques élogieuses ne manquent pas. Son travail va se diversifier et atteindre une réelle maturité, tandis qu’elle poursuit sa relation avec Rodin.
(Bozier S.)
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
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