Chevaux - MAH.1985.1.2
Dunand Jean
Réduction d'un panneau en laque d'or décorant autrefois le fumoir du Paquebot transatlantique le Normandie et consacré au thème de la Conquête du Cheval.
Ce panneau représente ici deux cavaliers torses nus agitant leur lasso afin de capturer d'autres chevaux au galot. Sous chaque chevaux, on retrouve une successions de volutes gravées.

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h


Caractéristiques

Numéro d’inventaire
MAH.1985.1.2
Domaine
peinture - arts
Autre(s) numéro(s)
BA.85.446.2
Titre
Chevaux
Auteur, exécutant
Dunand Jean
Lieu de création - d'exécution
France (Europe, pays) : République française (Europe, pays)
Date d'exécution
1935
Siècle ou millénaire
2e quart 20e siècle
Précisions sur la genèse
La décoration du Normandie se veut une vitrine de l'art français des années 1930, selon les explications que donne Henri Cangardel au théâtre de la Michodière en février 1935. L'agencement général est confié aux architectes Pierre Patout, Henri Pacon, Richard Bouwens Van der Boijen et Roger-Henri Expert. À l'exception du dernier, tous ont travaillé à la décoration de l'Île-de-France quelques années auparavant. Ce sont eux qui dressent les plans des installations principales du navire.
Les installations de première classe (classe cabine à partir de 1936) sont l'objet d'une attention particulière, avec des pièces particulièrement vastes. La grande salle à manger, par exemple, s'étend sur trois pont de hauteur, et on y accède par des portes monumentales de 6 mètres de haut. Elle est richement décorée de statues laquées de Louis Dejean, comme la grande statue Pax - qui se dresse en son centre pour symboliser l'Accueil, la Concorde, avec un rameau d'olivier à la main - ou encore de " pots à feu " (cascades de verre) de René Lalique. Les murs sont quant à eux recouverts de verre gravé d'Auguste Labouret. Le grand salon est pour sa part décoré de colonnes en verre de Lalique, de motifs muraux de laque d'or de Jean Dunand et de peintures sur glace de Jean Dupas. La porte de la chapelle est un panneau coulissant en émaux de François-Louis Schmied représentant un chevalier normand. La salle à manger des enfants est pour sa part confiée à Jean de Brunhoff qui la décore dans le thème de sa création, Babar l'éléphant. Durant la première saison, elle sert également à l'occasion de synagogue, cette dernière ayant été oubliée.
Le thème principal de la décoration est la Normandie. On retrouve ainsi des médaillons représentant dix grands villes de la région sur les portes monumentales (6 mètres de haut) de la salle à manger de première classe, dessinés par Raymond Subes. Sur le palier supérieur de l'escalier du fumoir se dresse également une statue de la Normandie, par Baudry. Bien qu'il revienne de façon récurrente dans certaines parties du paquebot, le thème de la Normandie est cependant absent de certaines pièces, car somme tout assez limité pour les décorateurs.

Dunand, qui connaissait depuis 1914 l'architecte Bouwens de Boïjen fut chargé par lui, et par les autres architectes, de l'entière décoration du fumoir et d'une partie du salon des premières classes. Conçus sur le thème Jeux et Joies de l'homme, on trouvait tout de suite, à droite en descendant le grand escalier d'honneur, un panneau illustrant La Pêche, et à gauche celui des Sports. En face, on découvrait respectivement, à droite et à gauche, La Conquête du cheval et Les Vendanges et la danse. Au centre, une grande porte à deux vantaux coulissants escamotables séparait le fumoir du salon. Le thème de la face fumoir était La Chasse. La face salon, réalisée par Jean Dunand d'après un carton de Jean Dupas, évoquait, autour d'une rose des vents étincelante, l'aurore, la nuit, la mer, le soleil et les vents. Des tables à jeux en laque rouge japonais, dont certaines pliables, avec des plateaux à damier en coquille d'oeuf, complétaient l'ensemble.
Les panneaux, ainsi que la porte à deux vantaux, mesuraient très exactement six mètres de haut. Chaque panneau avait 5,80 m de large tandis que la porte mesurait 8 m. Avec les cloisons en laque d'or unie qui complétaient l'installation dans la cage d'escalier et le couloir d'accès, l'ensemble constituait un assemblage de 1 035 éléments juxtaposés. Formant des blocs indépendants les uns des autres, ils étaient posés à joints apparents et répondaient avec souplesse aux différents mouvements du navire, au roulis comme au tangage. Au total, il y avait 1 200 mètres carrés de laque unie or, et plus de 235 mètres carrés de laque gravée polychrome. Le plafond en voûte arrondie du salon était soutenu par dix colonnes de 7 m de haut, de forme galbée, ayant 96 cm de diamètre à la base et 74 cm à la tête. Réalisées en stuc à l'atelier de Dunand, elles étaient toutes revêtues de laque d'or unie et pesaient deux tonnes chacune. Leur transport nécessita d'importants moyens, et beaucoup de précautions. Quatre autres colonnes, qui devaient revêtir les épontilles de fer soutenant le pont supérieur, furent de ce fait construites et laquées entièrement sur place. A la lecture de ces chiffres, sachant que tout était fait à la main, on juge de l'énormité du travail entrepris.
Chacune des figures fut sculptée en bas-relief très plat par Jean Dunand, et, malgré le côté monumental de ces compositions, il sculpta tous les détails avec beaucoup de précision. Ainsi, sur les mailles du filet des pêcheurs, chaque fibre de la corde le constituant avait son propre relief. Ce n'est qu'au cours des opérations de ponçage et de laquage que Jean Dunand put se faire aider par ses collaborateurs. A cette époque, plus de cent personnes travaillèrent uniquement, dans l'atelier, à cette réalisation; c'est dire l'importance de la commande à laquelle eut à faire face Jean Dunand, alors âgé de 58 ans. Toute affaire de talent mise à part, peu d'artistes auraient pu venir à bout d'une telle entreprise. Durant cette période, Dunand se couchait à deux heures du matin et se levait à six heures. Cet immense travail l'épuisa. Il n'est pas exagéré de penser qu'il en mourut quelques années plus tard, n'ayant jamais pleinement recouvré la santé.
Afin de travailler plus aisément en position verticale sur les dessins en grandeur nature et à la bonne hauteur, Dunand fit creuser, dans les sous-sols de son atelier de la rue Hallé, une fosse de 5 m de profondeur, avec un système de poulies lui permettant de monter ou de descendre les panneaux. Au cours des travaux de fondation, les ouvriers mirent à jour les vestiges de l'ancien aqueduc romain d'Arcueil qui passait sous la maison et amenait autrefois les eaux aux thermes de Cluny, situés au centre de Paris.
Matière
bois - or - laque
Technique
laqué - doré - gravé
Dimensions et formes
H. 61,2 ; L. 56,5
Sujet représenté
cavalier - cheval - lasso - capture - ornement à forme géométrique
Localisation de l'objet
musée d'Orbigny-Bernon (La Rochelle, bât.)
Propriétaire, type de propriété
La Rochelle, propriété de la commune
Mode d'acquisition par le musée, date d'acquisition
legs, 1935
Service gestionnaire
éditions des Musées d'Art et d'Histoire de La Rochelle
Ancienne appartenance
Couraleau Jeanne - année et 01.01.1985
Bibliographie
Elbaz I 1986 (332)

Mentions légales

Mention légale
© Alienor.org, musées d'art et d'histoire de La Rochelle

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