Ce tableau est une copie d'après une œuvre de Juan de Juanes : Le portrait de Saint Thomas de Villeneuve, peint sur cuir, fait partie d'une série de 19 portraits des évêques du diocèse de Valence, depuis le premier prélat, Ferrer de Pallarès, jusqu'à saint Thomas de Villeneuve. Ils sont conservés dans la salle capitulaire de la cathédrale de Valence. Juanes fut chargé de leur exécution dans le milieu du 16e siècle.
La copie de Niort n'est pas tout à fait fidèle au portrait original, elle se rapproche d'une gravure par Richard Collin, artiste de l'école flamande, graveur du roi d'Espagne Charles II en 1678 à Bruxelles. La gravure de Collin, d'après Juan de Juanes, le portrait de saint Thomas de Villeneuve (Paris, Bibliothèque Nationale, dpt des Estampes, Rd.² Rd. mat. 2), inversée par rapport au modèle, est une œuvre d'interprétation centrée sur le visage, et sans les mains qui tiennent la bourse et les pièces. L'auteur du tableau de Niort en a repris certains aspects : la chape dont le bord est souligné d'un galon doré alors que sur la peinture originale la bordure de la chape est décorée d'une passementerie brodée ; la mitre avec un fanon qui descend sur la nuque du saint, détail omis sur le tableau espagnol. En revanche le buste est représenté plus allongé, proche du portrait de Valence, l'auréole et les mains absentes sont évoquées par l'inscription qui nomme le saint et fait allusion à sa charité. Le copiste a été attentif à souligner la dignité épiscopale du saint par la doublure violette de la chape, sous laquelle apparaît la soutane noire faisant référence à son appartenance à l'Ordre des Augustins. Extrait de la thèse de Henri Roy, 1998
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