Tombée dans l’oubli, durant près de vingt ans, l’oeuvre est « redécouverte » en 1871, tandis que l’État commande au peintre la copie d’une fresque de Mantegna, en l’église Degli Eremitan, de Padoue. Mais le grand âge de Bezard – il a alors 72 ans – l’empêche de faire le voyage. Il propose donc au commanditaire sa toile des méchants régnant sur la terre, pour 5000 Francs. L’État accepte et dépose l’oeuvre au musée municipal des beaux-arts de Poitiers en 1874. Le tableau séjourne ensuite au Palais de justice de la ville entre 1948 et 1986, puis intègre à nouveau les collections du musée. Le temps et les multiples déplacements ont contraint le tableau, altérant la couche picturale en de nombreux endroits.
Cette oeuvre met en scène un massacre des innocents, thème classique, dans une Rome imaginaire à feu et à sang, tandis que l’allégorie de la justice divine quitte la terre, abandonnant son épée et son livre.
La partie basse du tableau figure une multitude de personnages dans une scène de tuerie. Des femmes et des enfants implorent les méchants. Des corps gisent à terre. Bezard s’est attardé sur chaque détail. La cacophonie des multiples éléments accentue l’idée du chaos.
Malgré une thématique terrifiante, le traitement de l’ensemble tend à l’apaisement. Loin des jeux de lumière contrastés du Massacre des innocents de Tintoret, ou encore des corps torturés de Rubens, Bezard use de tons doux, loin de la tentation de figurer l’horreur.
L’ambiguïté de l’oeuvre laisse le champ libre à de multiples interprétations. Ainsi, certains voient dans le thème du tableau une réponse à La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime de Prud’hon (1808), malgré une composition très différente. Pour Michel Caffort, le sujet religieux ainsi que les références à Raphaël placent cette oeuvre dans la lignée du mouvement nazaréen – un mouvement artistique et spirituel importé d’Allemagne, qui souhaite replacer la foi au centre de l’art. Une thèse rejetée par Dider Rykner, qui avance que le style du peintre est trop éclectique pour être rattaché à un mouvement en particulier, même si l’oeuvre pourrait s’inspirer d’un romantisme noir.
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
05 46 75 05 16
9, place Gambetta (cœur de ville)
17310 Saint-Pierre-d’Oléron
Ouvert - dimanche : 14h - 18h
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