On voit sur la gauche une colonnade en hémicycle accolée à une façade colossale, présentée en oblique, sur la droite. Cette colonnade, surmontée de statues de dieux antiques, se termine par une sorte de portique au second plan vers le centre de la composition. Plus au fond l'autre extrémité supporte une voûte à caissons en cul-de-four, un paysage avec des cyprès apparaît entre les colonnes. Au premier plan à gauche Diane se baigne dans un bassin, entourée de ses nymphes, son arc et son carquois sont déposés sur les marches. Actéon se transforme déjà en cerf, des bois poussent sur son front. L'aspect théâtral est accentué par la gesticulation des statues sur l'entablement répondant à celle des acteurs de la scène.
La façade d'un édifice délimite l'espace scénique à droite, elle sert aussi d'accès par une ouverture avec un escalier encadré par deux colonnes. Actéon et ses chiens ont du l'emprunter, le troisième chien termine sa descente. Sur le deuxième niveau au-dessus de l'ouverture on reconnaît dans une niche l'arc et le carquois de Diane, associés à un bouclier, accrochés à une flèche fixée sur un socle à volutes. Il est permis de penser que l'édifice ainsi orné des attributs de la déesse est devenu un symbole du temple construit pour son culte en 450 av. J.-C. à Ephèse, détruit aujourd'hui, et dont les historiens ont souligné l'architecture colossale.
On peut rapprocher ce tableau qui présente un thème mythologique à Suzanne et les vieillards (Italie, collection particulière ; Landi, 1991, p. 127, rep. fig. 66) où un épisode de l'Ancien Testament est inséré dans un caprice architectural. Dans ces deux œuvres la composition théâtrale et baroque, aux perspectives obliques, s'inspire de la scena per angolo, perfectionnement apporté à la scénographie, autour de 1700, par Ferdinando Galli dit Bibiena. `

Actéon, chasseur qui surprit Diane au bain et que la déesse, irritée, changea en cerf; il fut dévoré par ses propres chiens.
Diane, déesse romaine de la Chasse et de la Nature sauvage.