Photographie contrecollée sur carton présentant la Fontaine du Pilori, prise par Adolphe Chaine en 1908.

 Le pilori  est un instrument de haute-justice consistant en un échafaud percé de trous à travers lesquels on passait la tête et les bras des contrevenants afin de les exposer au public. Établi à Saint-Jean-d’Angély vers 1204 ou 1205, il a été supprimé et remplacé par le carcan en 1789 avant que toute exposition des condamnés ne soit supprimée en 1848.

Situé sur la place où était rendue cette forme de justice, le puits porte par extension son nom.

Au début du XIXe siècle, Saint-Jean-d'Angély, en plein essor, se modernise et s’embellit. En 1819, afin de donner une meilleure image à leur quartier, 80 habitants acquièrent par souscription la margelle du Château de Brizambourg, situé à 17 km, alors en ruine. Démonté pierre à pierre, charroyé jusqu’à Saint-Jean-d’Angély, l’édifice est reconstruit soigneusement à son emplacement actuel. Le 30 décembre 1819, l’architecte de la ville, Antoine Villecrose, rédige un rapport attestant de la bonne réalisation de sa réédification.

De style Renaissance, la margelle est percée de quatre baies en plein cintre séparées par des piliers ornés de guirlandes, de petits macarons et d’écussons dont les armoiries ont été supprimées à la Révolution. Ils se terminent par des fleurons. Les piliers soutiennent un entablement sur lequel figure en lettres Renaissance « Je fus édifié et assis en l’an 1546 ». Une coupe en motifs d’écailles ornée d’un fleuron couvre l’ensemble.

La margelle du Pilori a été classée monument historique  le 25 avril 1892.

Sources :

Archives départementales de La Rochelle, série E dépôt 87/372 Saint-Jean-d’Angély :

 3 N 1 (1819-1908) Fontaine du Pilori

Inventaire archéologique de l’arrondissement de Saint-Jean-d’Angély, n°1 / Docteur Jean Texier, Impr. Brisson, 1964.