Précisions sur la genèse
Durant la Première Guerre mondiale, le besoin de créer une récompense pour les combattants s'est fait sentir très rapidement. Il existait bien la " citation à l'ordre du jour ", mais ce n'était qu'un témoignage écrit, dans les communiqués, les états de service et le livret militaire. Cette décoration administrative devait laisser place à un signe distinctif clair et visible, qui permettait au chef de décorer les plus vaillants de ses soldats sur les lieux même des combats.
En mars 1914, avant le début de la guerre, le député Tournade avait déjà déposé une proposition de loi afin d'instituer, pour les combattants, une médaille dite de la valeur militaire. Mais ce projet avait alors été repoussé par la commission de la Guerre.
À la fin de l'année 1914, le général Boëlle, commandant alors le IVe Corps, tente de convaincre l'administration de la nécessité de la création d'une telle décoration. Il réussira à convaincre un député, l'écrivain Maurice Barrès, député de Paris et chantre du patriotisme, de proposer un projet de médaille pour décorer les soldats, après un exploit particulier.
Le 23 décembre 1914, le député Georges Bonnefous dépose un projet de loi, signé par 66 députés visant à créer une médaille dite de la Valeur militaire. Le député Émile Driant, qui siège alors au parlement entre deux séjours au front, se fait tout naturellement le porte-parole d'un projet qu'il avait déjà ébauché, alors qu'il était aide de camp du ministre de la Guerre, le général Boulanger.
Le 18 janvier 1915, Émile Driant présente et soutient devant l'assemblée nationale, le rapport de la commission de l'armée. Il désigne alors cette décoration par " Croix de guerre ". Après d'âpres discussions au sein des deux chambres, la loi portant création de la Croix de guerre est votée le 2 avril 1915 et promulguée le 8 du même mois.
Après la présentation de plusieurs projets, c'est au sculpteur Paul-Albert Bartholomé qu'est dû le modèle définitif. Le Sénat adopte le ruban vert rompu par de fines rayures rouges, associant le symbole du sang versé à celui de l'espérance.