Ancien élève des Arts décoratifs, André Juillard a transcrit dans son œuvre son goût de l'histoire. De Bohémond de Saint-Gilles en 1979 au Secret de la cathédrale en 1981, en passant par Les Cathares en 1980 ou 2 000 ans d'histoire du Calvados en 1981, il a reconstitué la petite et la grande histoire sans relâche.

C'est tout naturellement qu'il se lance alors dans une grande saga d'aventures à l'époque d'Henri IV, Les 7 Vies de l'épervier. Ces sept albums, sur scénarios de Patrick Cothias, publiés de 1983 à 1991 chez Glénat, lui ont fait connaître le succès populaire.

Reconnu pour la qualité de son dessin, André Juillard ne se contente plus d'être le crayon d'histoires racontées par d'autres. Il se lance alors seul, pour offrir au public une histoire contemporaine.

C'est ainsi que Le Cahier bleu voit le jour en 1994 chez Casterman. Cette histoire d'amours croisés et de malentendus lui permet de recevoir le prix du meilleur album français au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême en 1995. L'année suivante, il reçoit le Grand Prix de la ville d'Angoulême, récompense suprême décernée à un auteur pour l'ensemble de son œuvre.

Parmi ses autres albums marquants, on peut citer les trois volumes de Léna, publiés chez Dargaud entre 2006 et 2020, ou la série Plume aux vents, chez le même éditeur entre 1995 et 2002, où l'on retrouve l'héroïne des 7 Vies de l'épervier.

Créateur d'affiches, sérigraphies, portfolios, André Juillard s'est également penché sur l'illustration de textes littéraires, comme Tandis que j'agonise de William Faulkner (1991, Futuropolis Gallimard). Le grand nom de la bande dessinée était aussi apprécié des collectionneurs. L'une de ses planches du Cahier bleu avait été adjugée à plus de 80 000 euros en 2019 lors d'une vente aux enchères chez Christie's à Paris.