Dessinateur et illustrateur. Saluant un jour le « charme » du graphisme de René Giffey, le grand Raymond Poïvet le comparait à Ingres, Watteau ou Fragonard. La triple référence, écrasante, n’est pourtant pas déplacée le concernant : Giffey reste, à tous égards, le grand dessinateur classique de la bande dessinée française. Né en 1884 à Paris, il suit les cours de l’école nationale des arts décoratifs, puis des Beaux-arts, bénéficiant d’une formation classique qui manqua à beaucoup de ses contemporains. Il publie ses premiers dessins dans les années 1900, participe assidument au Salon des humoristes et réalise des spectacles d’ombres pour des cabarets montmartrois. Gazé pendant la Première Guerre mondiale, il est démobilisé et ne reprend le travail que dans les années 20, entamant une longue et fructueuse collaboration avec les éditions Offenstadt, ainsi qu’avec de nombreux autres éditeurs de livres et de périodiques. Giffey est d’une productivité formidable : illustrations pour la presse et l’édition scolaire, récits pour enfants, dessins pour éditions bibliophiles, gags polissons pour revues légères, voire dessins plus « épicés » pour éditeurs spécialisés, quelques rares publicités… ce sont des centaines de planches de bande dessinée et un nombre encore plus grand d’illustrations qu’il fournit pendant près de soixante ans de carrière. Il meurt à Paris en 1965. « Cinq-Mars », dont nous présentons la planche 20, date de 1954, dernière période de Giffey où il s’était fait une spécialité de l’adaptation de romans, manifestant un goût exclusif pour les grands noms du XIXe siècle français : Balzac, Vigny, Dumas, Mérimée, Gautier… Gaumer et Moliterni, Dictionnaire Mondial de la B.D., Larousse, 1998 : Il fait ses études à l'Ecole nationale des arts décoratifs et à l'Ecole des beaux-arts à Paris. Il réalise de nombreuses illustrations et BD dans plusieurs magazines. L'adaptation d'oeuvres littéraires est une spécialité de Giffey.