Lissandre Léonard

personne physique


Biographie

Léonard Lissandre a vu le jour dans une famille pauvre de la Haute-Corrèze. Domestique de ferme dès l’âge de 9 ans, il devient manœuvre en 1880 lors de la construction de la voie ferrée Ussel-Limoges puis apprenti-forgeron vers 1882. Gendre d’un forgeron, il reprendra la forge de son beau-père en Haute-Vienne avant de venir s’installer définitivement à Bugeat en Haute-Corrèze dans les années 1890. Là-bas, il tient une petite forge et travaille essentiellement pour une clientèle paysanne.

Ce n’est qu’au début des années 1930, à presque 70 ans, que Léonard Lissandre se tourne vers la sculpture de manière accidentelle : sa petite-fille venait de casser sa poupée et il lui en sculpta une nouvelle, lui qui n’avait jamais dessiné ni sculpté le bois. Son succès fut réel dans sa région puisqu’il obtint le Grand-Prix de la Foire-Exposition de Brive en 1934 et put exposer deux œuvres au sein du Pavillon « Limousin-Périgord » de l’Exposition internationale des arts et de la vie moderne en 1937 à Paris. Il remporta également des diplômes et médailles à Limoges, Ussel et Egletons.

 

Du lever du soleil jusqu’à la nuit, ce sculpteur autodidacte travaillait, dans une pièce de sa petite maison, avec des outils rudimentaires : un établi d’1m², un canif, une râpe à bois, des ciseaux, une alêne (poinçon servant à percer le cuir) et du papier abrasif. Les archives nous apprennent qu’à ses débuts il peignait ses œuvres ; mais, suivant des conseils qui lui avaient été prodigués (sans doute par l’artiste briviste Raphaël Gaspéri qui l’accompagna dans ses premiers essais et l’invita à la Foire-Exposition de 1934), il arrêta et passa finalement ses œuvres au brou de noix ou à l’huile de lin avant de les cirer et de les encaustiquer. Dans les années 1930 et 1940, il réalisa plus d’une centaine d’œuvres qui furent données ou achetées, notamment par des familles de la région.

 

S’il lui est arrivé de s’inspirer des travaux de certains peintres ou sculpteurs admirés dans des livres (almanachs ou dictionnaires parfois) et de sculpter des œuvres religieuses à la demande de prêtres de la région, Léonard Lissandre avait pour thème de prédilection les sujets rustiques empruntés au territoire limousin et surtout à ce monde paysan qu’il connaissait si bien. Et, s’il peut sembler naïf parfois, son style doit avant tout à cette connaissance qu’il avait du labeur et de la terre corrézienne. En 1949, il disait ainsi à un journaliste en lui montrant l’une de ses sculptures : « Regardez l’épaisseur des membres, la rudesse du geste, la courbe des épaules. Ce paysan est las, c’est un Corrézien, il est adapté au paysage, aux toits d’ardoises tristes, à la terre pauvre, il s’est durci, ses traits se sont creusés. ». Et, de fait, il fait le plus souvent le choix de représenter des personnages âgés, aux visages marqués par la vie, plutôt que la jeunesse qui, pour lui, « n’a pas de trait ».


Identification

Sexe, genre
masculin
Date de naissance, de création
15.02.1865
Date de décès, de disparition
06.12.1953

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