Né à Paris le 18 mai 1911, rien ne le prédestine à l’architecte navale. A 18 ans, bac littéraire en poche, il se destinait à la marine marchande, mais la crise des années 20, les officiers ne trouvant pas d’embarquements, sonne le glas de sa carrière de capitaine au long cours. Il part en Angleterre et y fait ses premières armes d’architecte naval en «croquant» pendant ses loisirs, les voiliers conçus par les grands maîtres comme Fife, Nicholson, Reimers… Au début des années 1930, il revient en France comme enseignant et passe ses loisirs à naviguer comme matelot et à dessiner des bateaux. (premiers plans en 1933) Ce n’est qu’à partir de 1944 qu’il décide de se consacrer exclusivement au métier d’architecte naval qui jusqu’alors ne permettait pas de nourrir la famille. Tout au long de sa carrière, entre séries et unités spécifiques il réalise plus de 290 plans ! Après avoir dessiné des embarcations légères : canoës équipés de voiles et dériveurs de régate : le fameux Canneton, il se consacre à la conception de voiliers de course et de croisière comme le Grondin, premier voilier habitable en collaboration avec J.J. Herbulot (1945), Mistral (1950), Bonite (1952), le Pirate (1960)… Il s’illustre notamment dans la décennie 1950-1960 par la réalisation de grands voiliers destinés aussi bien à la croisière avec l’ Oiseau Bleu qu’à la course au large : Varna II , Eloise I , Eloise II , Marie-Christine III … La sélection de Eloise II et Marie-Christine III dans les équipes françaises de l’ Admiral’s Cup et la commande de nombreux navires de propriétaires, construit à l’unité dans des chantiers réputés (Hervé, Pichavant...) témoignent de sa réussite dans ce domaine. Avec la venue de l'industrie nautique, il conçoit des voiliers modernes pour les chantiers Amel, B2 Marine et surtout pour les constructions nautiques du Sud-Ouest. François Sergent aimait naviguer, tester les bateaux qu’il avait conçus afin de faire évoluer leur conception. Il estimait cette pratique, bien supérieure à la modélisation informatique et assurait que « l’ordinateur a sclérosé l’imagination créatrice et le sens esthétique des architectes ». Il nous a quitté en 2000, ses cendres ont été répandues dans le Pertuis d’Antioche. «François Sergent, architecte naval de talent, était également un esthète, amoureux des beautés de la nature, de la mer et aussi de la montagne, un charmeur subtil, un conteur doué, un marin avisé, bref un « honnête homme »… » déclarait Jean-Claude Menu (armateur de Marie-Christine III) Dans la collection des yachts classiques privés amarrés sur les quais du Musée Maritime de La Rochelle, sont présents le pirate Iléanou, Marie Christine III et Thalamus et dans la collection protégée au titre des monuments historiques de la petite plaisance, le dinghy La Sémillante.