Né à Bordeaux, Gustave Pierre Dagrand y revient après ses études à l’École des Beaux-Arts de Bayonne et travaille comme « ouvrier peintre-verrier », élève de Joseph Villiet, qui s’était formé chez Thibault à Clermont-Ferrand. Après quelques années à Biarritz, il s’installe définitivement à Bordeaux en 1872, dans un immeuble de deux étages abritant à la fois son appartement et l’atelier, au n°7 du cours Saint-Jean (cours de la Marne) avant de s’agrandir en 1884, rue Tiffonet, aux nos 12,14, et 16. En 1889, un jugement du tribunal d’instance de Bordeaux autorise Gustave Pierre à modifier l’orthographe de son nom pour s’appeler désormais Dagrant mais l’ancienne orthographe sera encore fréquemment utilisée. Il travaille avec ses trois fils, Maurice, Charles et Victor ainsi qu’avec son beau-frère, Jean Georges Chauliac, et son gendre Albert Borel. Après sa mort, en 1915, le cachet G. P. Dagrant sera utilisé par ses successeurs. À la fin du XIXe siècle, l’entreprise est à son apogée et Gustave Pierre siège dans plusieurs Sociétés Savantes ainsi qu’au conseil municipal. La maison Dagrant étend son marché bien au-delà des frontières de la France. Il travaille beaucoup en Italie. En 1883, le Pape Léon XIII lui décerne la croix de Saint-Sylvestre et en 1888 Gustave Pierre est nommé peintre-verrier de la basilique Saint-Pierre de Rome. Ses vitraux ont du succès jusqu’en Amérique du Sud où, associé au peintre bordelais François-Maurice Roganeau qui, pendant ses études aux Beaux-Arts, avait été dessinateur dans l’atelier du verrier, il réalise vers 1900, les vitraux de la basilique de Lujan (Argentine) et vers 1915 les plafonds en verrières de la Chambre des Représentants du Sénat de Bogota (Colombie).
Mais au XXe siècle, la loi de Séparation des Églises et de l’État puis la Première Guerre Mondiale arrêtent le développement de l’entreprise dont la situation se dégrade encore avec la crise économique de 1930 puis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à sa disparition définitive en 1972.
Les différents domaines de production de la maison Dagrant furent les vitraux religieux, ornementaux ou historiés, ainsi que des vitraux civils.