Activité : chantier naval
Histoire : (article ouest france du 07/09/2016)
Gino Costantini a découvert La Trinité grâce à son père, Virgile, jeune peintre Italien passant chaque année plusieurs mois dans le petit port à partir de 1919. Il s’y installe après des études d’architecture navale à Gênes et en Angleterre. Au début, Gino Costantini loue un hangar en bois. « Il y construira une série de dériveurs de 4 mètres, le Plongeon, ainsi que des bateaux de plaisances comme Elfe », se rappelle Marc Costantini, l’un de ses fils, directeur administratif et financier au décès de son père.
Dès 1935, il transférera le chantier à Kernivilit en Saint-Philibert. « Il y a construit des bâtiments et montera un slip de halage à sec pour assurer réparations et hivernage des yachts. »
Entre 1935 et 1939, il honorera de nombreuses commandes pour la Marine nationale. La période de 1940 à 1944 sera propice à la fabrication de cotres ouverts pour la pêche côtière. « La jeune Françoise est l’un de ces cotres restauré par Nicolas Le Scouarnec de Plumergat », complète Marc.
Sea Guil, Farewell, Jean-Jack II, Margilic I et II, P’tit Gars ou encore Vaurien sont autant de noms bateaux mythiques réalisés par le chantier Costantini. « Au plus fort de l’activité, dans les années 50, le chantier comptait une centaine d’ouvriers de tous les corps de métiers : charpente bois, menuiserie et ébénisterie, chaudronnerie, mécanique, électricité, stratification, peinture. » Après le décès du créateur en 1957, ses fils jumeaux, Gilles et Marc prennent la direction du chantier.
En 1959, Eric Tabarly se rapproche de Gilles en vue d’une rénovation du Pen Duick. « Finalement, l’opération n’a pu être réalisée. » Tabarly décidera quand même de stratifier la coque du Pen Duick au chantier.
En 1962, le chantier se lance dans la construction d’un Tarann spécial course, gréé en cotre. Ce bateau sera prêté à Eric Tabarly pour qu’il s’entraîne à naviguer en solitaire. « Cette expérience l’a conduit à construire le Pen Duick II, plus grand et réalisé en contreplaqué dans une construction similaire au Tarann », précise Marc.
En 1960 les deux frères acquièrent le chantier Querrien à Saint-Goustan, spécialisé dans les constructions en plastique. « Une manière de se diversifier avec la crise de 1970 où les bateaux en bois n’étaient plus au goût du jour », glisse Marc.
Mais en 1975 un incendie détruit totalement le chantier y compris les moules. L’impact sur l’activité et les finances est important.
« Nous avons décidé de fermer le chantier le 31 décembre 1977 après avoir réglé tout le passif de l’entreprise. » Marc Costantini