Chantier Lanaverre : fondé par Lucien Lanaverre (†2005), tonnelier avant 1939.
Adresse : 52 à 96 quai de la Souys, Bordeaux.
Le chantier deviendra un haut lieu de production de voiliers à coque polyester et fibre de verre à partir de 1955 avec l'arrivée de l’architecte naval Christian Maury (1919-2002).
Activité : conception, construction de voiliers légers dont le plus célèbre est le 420. Plus de 46 000 voiliers ont été produits dans ce chantier jusqu’en 1978.
Histoire : en 1955, Christian Maury entre au chantier avec ses plans de dériveurs et l’idée de les construire en polyester, une petite révolution dans la construction navale. Lucien Lanaverre qui s’enthousiasme et une longue collaboration commence. Leur première réalisation commune est un Moth, avec une coque en forme, fine et légère sur l’eau, un avant très tulipé, un mât tournant non haubané et de chaque côté des caissons arrondis assurant l’insubmersibilité en cas de chavirage.
La carrière du Moth Lanaverre est assez courte malgré ses qualités. Agrandi, il donne naissance au 420 pour deux équipiers, dessiné par Maury en 1958, qui devient la principale production du chantier et son plus gros succès.
En 1964, la société de Lucien Lanaverre en construit 16 par jour et plus de 7 000 unités sont déjà recensées sur les plages de France en 1966. Cette même année, au Salon nautique de Paris, « Le plus grand du monde »[1], Lanaverre S.A. présente ses plus beaux modèles en stratifié de polyester, technique qui permet de produire en grande série à un prix abordable. Neuf modèles sont présentés : le voilier de croisière 630, le dériveur à cabine 590, et les dériveurs de sport et de compétition 490, le célèbre 420, le 390, le 220, le 5O5 Finn Moth.
Au début des années 1970 le chantier Lanaverre est absorbé par le chantier naval Dubigeon-Normandie en compagnie d’Arcoa à Arcachon, de Jouët à Sartrouville, dont Yachting France représente la branche Plaisance. Il avale aussi son concurrent bordelais direct, Jean Morin (né en 1927).
En 1972, la firme Lanaverre Y.F. arbore toujours son nom[2], accolé à Yachting France. Elle produit toujours ses bateaux quai de la Souys à Bordeaux. Ses modèles se tournent vers la pêche promenade avec des Menhir, des Dolmen et des Silex. Mais elle construit toujours des 420, 5O5, 510, 590 séries auxquelles elle ajoute des Europe et des Musards pour la promenade.
Mais les ventes de 420 s'effondrent : saturation du marché, désaffection pour le dériveur ? Les Français commencent à se tourner vers l’habitable et à déserter le dériveur, qui devient de plus en plus sophistiqué et donc plus cher à produire.
En 1976, Lucien Lanaverre vend définitivement son entreprise à Dubigeon. Après avoir construit des dizaines de milliers de bateaux, dont 32 000 modèles de 420, la marque Lanaverre disparaît du paysage des constructeurs de bateaux de plaisance.
[1] Cols Bleus, du 15 janvier 1966.
[2] Cols Bleus, n° 1221 du 4 mars 1972