Jean-Baptiste Mothes est issu d'une famille de potier, exercant depuis 500 ans. Il le devient à son tour lorsqu'il hérite de ses parents ( François et Marie Mothes) de l'atelier de Largelouse. Son frère Gustave (1889-1924) hérita quand à lui de Plaisance.
Une enquête économique menée en 1917 note que presque toutes les fabriques de poterie des Landes se consacrent à la production de pots à résine ; la fabrique Mothes à Saugnac-et-Cambran réalise des « poteries plus façonnées ».
Tandis que Gustave Mothes se consacre à la fabrication des pots à résine, Jean-Baptiste développe la fabrication de céramique à vocation décorative ou touristique, car à partir de la Belle Époque, avec le développement du tourisme côtier et du thermalisme, et pour satisfaire la mode, il s'agit de développer ce type de production artistique ; de plus cette nouvelle activité permet de s'adapter à un contexte difficile, où la vente de poteries utilitaires diminue.
Jean-Baptiste Mothes utilise de très nombreux moules en plâtre, afin de créer des décors d'applique pour les vases, ou pour fabriquer des statuettes, bas-reliefs et objets divers. Il produit des formes traditionnelles miniatures (notamment de petits pegas), ornées d'un décor d'applique ou du nom d'une commune.
Plus artiste que commerçant, Jean-Baptiste travaille dans l’atelier tandis que sa femme, Lucia-Jeanne Nassiet, une négociante efficace, gère la production de la céramique et la revente de quincaillerie. En 1933, le maire de Dax, Eugène Milliès-Lacroix, décide d’organiser une grande fête pour marquer le bi-millénaire de la fondation de Dax par les Romains. Durant cette fête, aussi joyeuse que fantaisiste, Jean-Baptiste Mothes tient un stand pour proposer aux chalands ses productions. Ce stand est immortalisé par une photographie sur laquelle on voit Mothes travaillant sur son tour à pied, sa fille Émilienne vend la production familiale, et sur l'étal on voit des petits pegas, mais aussi ce que Mothes a produit expressément pour cette fête : un autel votif romain miniature avec une inscription immortalisant la fête.
Les potiers du bas-Adour ont été particulièrement actifs au XIX° siècle. Malheureusement aux lendemains de la 1° Guerre mondiale, cette économie s'étiole progressivement. À Saugnac-et-Cambran, Gustave Mothes ferme vers 1925, Jean-Baptiste Mothes en 1945.