Peintre
Lailhaca est né à Bordeaux en 1876. Il entre à l'école municipale de dessin, où il connaît Jean-Baptiste Vettiner, futur artiste peintre, verrier, graveur, et décorateur de nombreuses églises en Aquitaine, qui monte à Paris, devient élève de Puvis de Chavannes, et connaît une belle carrière. Comme son condisciple, Joseph Lailhaca vit lui aussi un temps à Paris. Il y est élève d'Henry Grosjean, paysagiste académique (formé par Gustave Boulanger, Jules Lefebvre, Tony Robert-Fleury, et peut être Jean-Joseph Benjamin-Constant), qui aime peindre en pleine nature. De 1907 à 1914, Lailhaca présente à Paris son travail au Salon des Artistes Français, où il reçoit une médaille de troisième classe en 1911 ; régulièrement il expose aussi à la Société des amis des arts de Bordeaux, de 1905 à 1920. A Paris, il participe à la création des décors de l'Opéra. Ses amitiés parisiennes et bordelaises aident à cerner l'artiste. Dans sa jeunesse Lailhaca est ami de Charles Kunstler, auteur d'ouvrages d'art et de récits historiques, qui apprécie sa culture et sa finesse d'esprit. Lailhaca est aussi l'ami de Francis Jammes, avec qui il partage son goût pour les anciens poètes alexandrins ; il illustre en 1919 les « Géorgiques chrétiennes » de Jammes. Quant à Vettiner, Lailhaca se distance de lui, car ce dernier ne s'attache pas seulement à la vertu du dessin et à la concision du sujet, mais prône l'équilibre des formes et l'harmonie du coloris. Lailhaca est un artiste néoclassique qui joue un rôle manifeste dans l'essor de ce courant à Bordeaux, et exerce une influence déterminante sur la genèse de l’œuvre de Jean Dupas. Son œuvre est essentiellement constituée de paysages. Dans son Sud Ouest natal, il aime à parcourir et peindre les paysages aquitains : bassin d'Arcachon, bords de Garonne, forêt des Landes, pays basque, sont ses thèmes de prédilection. Dédaignant le folklore et le pittoresque qui séduisent certains de ses contemporains (Arrue, Roganeau, de Buzon ou Bégaud), Lailhaca préfère développer une vision arcadienne de ces terres, à la lecture de Virgile et de Théocrite. Il meurt à 44 ans, le 23 septembre 1920. En 1936, la société des artistes de Guyenne, alors présidée par le céramiste René Buthaud, lui rend un hommage tardif dans le cadre du salon de L'Oeuvre.