Raphaël Milliès-Lacroix né à Dax (40) le 4 décembre 1850. Il est le fils du peintre Jean-Eugène Milliès-Lacroix et de Joséphine Jouvenot, fille d'un négociant de tissus de Dax.
Son père meurt alors qu'il est très jeune ; Raphaël est alors pris en charge par son grand père maternel qui le prépare à la succession de l'entreprise familiale et l'oriente vers le commerce.
En 1870 Raphaël participe à la guerre, engagé dans l'infanterie.
Revenu à Dax, il devint membre actif du Comité Républicain, est nommé conseiller municipal de Dax en 1879, et est élu maire en 1887 : il mène une politique de développement de l'industrie thermale et de l'urbanisme dacquois.
En 1894 il est révoqué de son poste de Maire par le ministre de l'Intérieur pour avoir autorisé les courses de taureaux, mais il est réélu facilement.
Partisan de la révision du procès Dreyfus, il démissionne du Conseil Municipal qui lui s'y oppose.
Il est élu sénateur en 1897, et sera réélu jusqu'en 1932.
En 1898 il est élu également conseiller général des Landes.
En 1908 il devient vice-président de l'assemblée départementale, puis de 1922 à 1924 président du Conseil général.
Ses compétences techniques et financières sont reconnues au Sénat, il est donc admis à la Commission des Finances, devient Président de la Commission des Finances du Sénat et Rapporteur général du Budget.
Il soutient les ministères de Waldeck-Rousseau et Combes, lors des votes contre les congrégations.
Le poste de rapporteur du budget lui vaut d'entrer en 1906 au gouvernement de Georges Clémenceau en tant que ministre des colonies, jusqu'en 1909.
Du 10 avril au 29 mai 1908 Raphaël Milliès-Lacroix fait un grand voyage en Afrique Occidentale Française en tant que ministre, mais à ses frais. Il sillonne le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le royaume du Dahomey (Bénin), la Guinée ; il est reçu par le Gouverneur général et les notables indigènes. Il visite des chantiers, des hôpitaux, des plantations, pépinières et jardins d’essais, des fortifications, des casernes, des factoreries… inaugure des gares et des marchés.
Toutes ces manifestations sont l’occasion pour chacun de lui présenter les productions locales. Souvent le ministre fait des achats ou reçoit des cadeaux.
Au total, Milliès-Lacroix rentre en France avec un ensemble d’objets qu’il apprécie réellement, et conserve à son domicile de Candresse dans une pièce que ses descendants appellent le « musée ».
De 1929 à 1932 il est vice-président du Sénat, appartient à la gauche démocratique radicale et radicale socialiste.
Raphaël Milliès-Lacroix meurt dans sa demeure de Candresse, un village près de Dax, le 12 décembre 1941. A sa mort, les objets africains du « musée » sont partagés entre les différents membres de la famille, et certains donnés au musée de Borda en 1966.