Le buste en plâtre du comte Regnaud présent dans les collections du musée des Cordeliers rappelle l’importance que cet Angérien d’adoption eut pendant le Premier Empire en France.
Né en 1760 à Saint-Fargeau, il passe son enfance à Saint-Jean-d’Angély, ville d’origine de sa mère, où il revient après ses études de droit à Paris.
Sa vie politique commence pendant la Révolution : en 1789, ce jeune avocat (27 ans) est élu député du Tiers-Etat et représente Saint-Jean-d’Angély aux États Généraux de Versailles. Avec Mounier, Sieyès et Mirabeau, fervents défenseurs du droit des communes, il contribue largement à faire adopter la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » du 26 août 1789.
En 1792, jugeant trop extrémiste le club de Jacobins dont il faisait partie, il rejoint le club des Feuillants, partisan d'une monarchie constitutionnelle. Pour avoir protégé la famille royale des émeutiers, il est proscrit et obligé de se cacher jusqu’à la mort de Robespierre en 1794.
En 1796, le Directoire le nomme administrateur des hôpitaux de l'armée d'Italie. À cette occasion, il rencontre Bonaparte dont il gagne rapidement la confiance. En 1798, lors de la campagne d’Égypte, il le suit mais s’arrête à Malte, où lui est confiée la mission d’organiser l’administration civile de l’île après sa conquête.
Déçu par la Révolution, il soutient Bonaparte et participe à la préparation du coup d’État du 18 Brumaire an VIII.
Ses talents d’avocats et d’orateurs le font devenir rapidement le porte-parole officiel du Premier Consul puis de l’Empereur des Français. Devenu ministre d’État, il est chargé de l’état-civil de la famille impériale et participe avec ardeur à la rénovation des institutions administratives, judiciaires, ecclésiastiques, civiles et sociales de la France. Membre éminent du Conseil d’État, il est l’un des principaux rédacteurs du Code civil en 1804.
En 1808, anobli, il est autorisé à attacher à son titre de comte son surnom de Saint-Jean-d’Angély.
Après Waterloo et l’exil de l’empereur à Sainte-Hélène, Regnaud est banni en 1815 et part pour les États-Unis accompagné de son fils. Il ne revient en France que le 11 mars 1819 pour y mourir dans son domicile parisien.
Sources : Regnaud de Saint-Jean-d'Angély, ou la fidélité à l'empereur (1760-1819) / François Pairault. - Saintes : Le Croît vif, 2015.
La Révolution française à Saint-Jean-d'Angély, 1789-1799 /Jacques Roux. - Poitiers : Projets éditions, 1988.
Saint-Jean-d’Angély : la place de l’Hôtel-de-ville au fil des siècles ; Le comte Regnaud de Saint-Jean-d’Angély / Monique Audouin-Dubreuil.- Saint-Jean-d’Angély : Impr. Bordessoules, 1982