artiste peintre
Fils de Marie Henri, employé des douanes, et de Catherine Gourlet qui s'installent à Dunkerque vers 1785. Il suit la voie paternelle et jusqu'à la fin du Premier Empire est en poste à Ostende. On peut supposer qu'il y apprend la technique du fixé sous verre, le port belge accueillant un foyer d'artistes spécialisés. Il est muté en Flandre, à Esquelbecq, Hondschoote puis à Dunkerque où il exerce ses fonctions jusqu'à sa retraite en 1841. Veuf à partir de 1825, à la tête d'une famille nombreuse, se remariant à plus de cinquante ans avec Jeanne Ryngaert, il vit chichement et la production de ces " portraits de navires " constitue un appoint non négligeable. De nouveau veuf et très handicapé physiquement, il meurt à quatre-vingt-quatre ans à son domicile, 4 rue des Capucins.
Sa production se répartit presque équitablement en ex-voto présentant des bateaux en grande difficulté et en vues traditionnelles de navires, avec en arrière-plan la côte, fréquemment la ville de Dunkerque. La disparition d'une partie de ces oeuvres par fragilité naturelle, le fait qu'il est l'unique propagateur local de cette technique particulière et l'ambiguïté de cette production, intéressante surtout pour l'exigence de fidélité technique mais ne présentant qu'un caractère artistique limité, expliquent probablement sa longue occultation. Les ex-voto, reportages de catastrophes, par leur mise en scène dramatique et d'esprit romantique, peuvent retenir davantage l'attention. Il aura fallu toutefois la création du musée portuaire de Dunkerque, à la fin du XXe siècle, et l'exposition de 1992 pour que cette production, aux marges de l'art, acquière droit de cité, même si l'une de ses oeuvres, certainement la plus aboutie, représentant la Translation des restes de Napoléon 1er à bord de la Belle Poule, fut acquise par un achat-mécénat de la Malmaison.

Catalogue Portraits de navires, peintures marines sur verre, Musée portuaire de Dunkerque, 1992