Georges Lasseron né à Niort en 1844 restera peu d'années dans sa ville natale, son père préférant poursuivre son activité professionnelle à Paris. Il obtient normalement une licence de droit (1867), puis travaille avec son père, étudiant avec lui les problèmes de distribution d'eau dans les villes de Suez, Constantinople, Alger. Choisissant le métier d'architecte, il intègre l'École supérieure des Beaux-Arts (1873) pour parfaire ses connaissances, à une époque où il est le témoin des grandes mutations d'urbanisme opérées par Napoléon III et Hausman à Paris. Les évènements politiques et sociaux de la capitale (la Commune, l'instauration de la III ème République), la vacance du poste d'architecte municipal à Niort vont l'inciter à revenir dans le chef-lieu du département des Deux-Sèvres où il s'installe officiellement en 1883, quelques mois avant la nomination de Ludovic Martin-Bastard (1884). Ce dernier lui confie la construction des écoles primaires et maternelles (école du Port, écoles maternelles Sud et Nord, école des Trois Coigneaux, école quartier Sud) selon les directives annoncées par la loi Jules Ferry et les instructions spéciales pour la construction des écoles de 1882 qui font suite aux " commissions d'examen des plans " ou " commissions départementales des bâtiments scolaires ". Une exposition de projets scolaires, de modèles de bâtiments et de décorations d'édifices est même organisée au Trocadéro en 1881.
Georges Lasseron expose aux salons de Paris et de Niort de 1879 à 1903 des aquarelles et des dessins représentant des mairies, le donjon de Niort, le château de Coudray-Salbart ou les ruines du château de Saint-Cloud où il se révèle d'une grande habileté. Sa participation aux concours publics de Rodez (hôtel de ville), Niort (École normale d'institutrices et théâtre municipal), Paris (caserne de sapeurs-pompiers), Saint-Maixent-l'École (hôtel de ville)&marque la diversité de ses compétences.
À Niort, on lui doit plusieurs maisons d'octroi et les barrières qui indiquaient les limites de la ville pour la taxation des marchandises. Sous l'impulsion et les encouragements d'Antonin Proust, il construit l'École de dessin et décore le tympan représentant Apollon et les arts (1891). La même année, il aménage les accès du haut de la place de la Brèche (escalier et vases en galvanoplastie). Il devenait nécessaire de rendre indépendante la Caisse d'Épargne de la municipalité, il réalise alors celle de Niort (1892).
Ses grands chantiers restent cependant le lycée de jeunes filles (Jean Macé, 1897), le premier de l'académie de Poitiers et l'hôtel de ville (1900) deux constructions emblématiques par leur décoration (terre cuite, marbre, faïence, pavement en mosaïque) et par les sculptures de la façade de la mairie (Industrie, Commerce, Beaux-Arts, Sciences, Agriculture, Instruction), le plan s'inspirant de celui de Paris (style néo-renaissance). La façade du lycée retient l'attention par le traitement de l'appareil utilisé (le calcaire) et sa couleur claire, les cartouches en relief parfois sculptés (sigle R.F.), les motifs en terre cuite à rinceaux ou moulurés, les sculptures encadrant la porte (des fruits), quelques faïences vernissées que l'on trouve également au plafond de l'entrée. Son dernier chantier, après trente ans d'activité municipale, sera le bâtiment des bains-douches (1913) intéressant par sa façade soulignée par des faïences décoratives.