peintre de technique micte, sculpteur, créateur d'accumulations. Abstrait. Groupe des Nouveaux Réalistes.
Sa rencontre avec yves Klein en 1946 a très certainement été déterminante pour son art. À cette époque, il était inscrit à l'École des Arts Décoratifs de Nice, puis à l'École du Louvre de Paris (1949). Il produisait alors une peinture postcubiste, d'abord figurative, puis abstraite. Il se dégage de cet art abstrait qui lui semblait devenir formaliste et invente, en 1956, ses "cachets en utilisant des tampons encreurs qui donnent des empreintes disposées de manière esthétique, jouant sur la qualité des couleurs d'encre, avant d'en couvrir entièrement la toile. Par l'intermédiaire du tampon encreur, Arman reprend contact avec l(objet par le biais de son empreinte. Il va ensuite plus loin dans cette expérience en projetant sur la toile divers objets encrés : galets, coquilles d'oeuf, aiguilles. Ce sont les "Allures d'objets" de 1958, date à laquelle Arman prend son pseudonyme, ç la suite d'une coquille sur la couverture du catalogue d'une exposition, transformant Armand en Arman. Peu à peu l'art d'Arman mène à l'objet lui-même : il n'y a pas représentation d'objets, ni transcription, ni reproduction, mais réalité simple, accumulation de véritables objets. Ces entassements d'objets et de déchets divers conduisent tout naturellement à la série des "Poubelles" qui apparaissent en 1959-1960. Le sommet de cette période "Poubelle" est, sans nul doute, l'exposition "Le Plein (1960)" où la galerie Iris Clert avait été remplie de détritus en tout genre. Cette démarche était à rapprocher de celle de con ami Yves Klein dans son exposition "Le Vide (1958)", où la même galerie était complètement nue. C'était manière de provoquer le public, ce qui n'a pas empêché Arman de rationnaliser ensuite son art. Ainsi, à l'instigation de Pierre Restany, il publie et signe, le 14 avril 1960 à Milan, avec une dizaine d'artistes, dont Yves Klein, le premier manifeste du "Nouveau Réalisme" qui définit le renouveau du langage artistique des années soixante. C'est l'époque des "Accumulations" : entassements d'objets quotidiens dans des chassis en verre ou inclus dans du polyester. il élève alors au rang d'oeuvre d'art les objets les plus simples ; c'est en cela que sa démarche peut sembler s'apparenter à celle de Marcel Duchamp et de ses "ready made". Cependant, alors due ces derniers restent des "mots sans suite", comme les définit P. Restany, les "Accumulations" d'Arman élmaborent un vocabulaire, une syntaxe et finalement une poésie. C'est toutefois à la suite de Marcel Duchamp qu'il s'est interessé à la décomposition du mouvement par le découpage des sujets et, en 1961, il commence à couper en tranches des objets et des personnages coulés en bronze. Si ces "Coupes" donnent une impression de légèreté et de dynamisme, on peut se demander s'il n'y a pas contradiction entre ce produit "fini" qu'est la sculpture en bronze, même si elle est tranchée, et les "Colères" infligées aux instruments de musique et autres objets, exécutées à la même époque, dont il projette et fixe les morceaux sur toile ou bois ou en inclusion dans du polyester. En 1972, il décide de prendre la nationalité américaine et réside à New York, d'où part une rétrospective itinérante. À partir des années 80, il s'oriente vers le monumental, donnant même dans le gigantisme puisqu'il accumule, par exemple des ancres marines. Un peu plus tard, en 1995, il montre à Sète, une série de "transculptures", où l'accumulation, la pénétration, l'empilement et la tranche transforment des oeuvres classiques comme la Vénus de Milo noyéz dans un amas d'hélices. Annie Pagès in Bénézit E 1999.