Artiste-Peintre et décorateur.
Alice Émilie Élise Marie CARISSAN est née le 13 novembre 1869 à Saint-Nazaire, rue Bourlon de Rouvre, de Ambroise-Louis Carissan, 29ans, commissaire de paquebot de la Compagnie générale Transatlantique, et de Marie-Séphanie Terrin, 27ans ; (le père en cours de voyage à la naissance de sa fille).
Elle est la sœur d’Edmond-Eugène-Ambroise Carissan, lieutenant de Vaisseau, (Saint-Nazaire 16 avril 1868 - 26 novembre 1924), chevalier de la Légion d’Honneur le 10 juillet 1903, (remise à Toulon à bord du "Marceau", le 5 septembre 1903 par le Contre-Amiral Ravel).
Et la nièce de Célanie Carissan, (1843-1927), pianiste, compositeur, romancière, et d’Eugène Carissan, professeur agrégé d’histoire et de géographie, littérateur et membre de la Société académique de Nantes, dont le fils Joseph-Henri, établi à Saint-Nazaire, dessinateur aux Chantiers de la Loire, admissible à Saint-Cyr, décédé à l'âge de 25ans d'un arrêt cardiaque alors qu'il se baignait dans la rade devant la plage du Petit Traict en juin 1899.
Léon-Jacques Carissan (1885-1914) était son demi-frère. Son père veuf s’est remarié en 1883 à Saint-Jean-d’Angély avec Jeanne Marie Marguerite Mélitine Gout et a eu deux enfants, une fille en 1884, Anne Marie Alice Ambroisine et Léon Jacques en 1885. Il est mort pour la France en 1914 à Sabang (Sabang) après que le contre-torpilleur le Mousquet fut coulé par un croiseur allemand. Une place de sa ville natale a porté son nom en hommage (actuel Square de la Libération).
Elle grandit dans une famille mélomane, ouvert sur les arts graphiques et la littérature, mais profondément catholique. Les fils y sont professeurs ou officiers de marine ; les filles généralement indépendantes sont professeurs, musiciennes accomplies.
Enfant elle est amie avec Marie-Hortense Héliard, nièce de l'évêque de Blois, monseigneur Laborde, future épouse de l'ambassadeur du Mexique Carlos Americo Lera, femme de lettres sous le pseudonyme de Marc Hélys, qui dupa Pierre Loti en se faisant passer pour une femme vivant dans un harem, elle-même fille d'un capitaine au long-cour de la Compagnie Générale Transatlantique. Elles se retrouvent à Paris, mais j'ignore si leur amitié persiste, mais elles fréquentèrent les mêmes cercles saphiques à une période.
Alice a vécu jusque dans les années 20 à Saint-Jean-d’Angély. Elle a exposé dans des salons locaux dès la fin du XIXème siècle. En 1898, elle a exposé, par exemple, à Rochefort, mais était déjà connue pour avoir exposé auparavant à Saintes et Cognac.
D’après les journaux consultés sur Retronews, elle a exposé côté arts décoratifs dès 1904 au Salon des Artistes français avec « Cuir et cuivre d’art ».
En 1906, elle expose au 8ème Salon d’automne des Artistes Girondins et participe à la 25ème exposition des Femmes peintres et sculpteurs en y exposant « des paravents et étagère d’un aimable aspect. » (Revue illustrée du 20 mars 1906).
En 1909, elle est admise pour la 4ème fois au Salon des Artistes français (Source : Le Journal de Saint-Jean-d’Angély du 29 avril 1909 et l’Écho saintongeais de la même époque).
En 1920 elle habite à Paris Place du palais Bourbon. C'est la galerie Georges Petit qui la représente.
Le Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs (ou Benezit) l’indique : « Peintre et décorateur »
Elle fut membre du Syndicat des Artistes femmes, membre du groupe Artistique de Saint-Nazaire où elle exposait tous les ans, (essentiellement des bouquets de fleurs, parfois des intérieurs, quelques fois des paysages), membre l'Association des Artistes professionnels, et membre de la Société des Artistes Français (exposition dès 1920 au Salon), médaille d'argent au Salon de 1934 avec une toile figurant un intérieur en clair obscure qu'il offrit en 1945 à la Ville de Saint-Nazaire pour la reconstitution du musée, intitulée « Mystère des reflets », (130x97), (la toile est en réserve); en 1936 elle reçoit le prix Marceron-Maille. Elle participe à plusieurs salons en 1938-1939. On perd sa trace après le Salon de 1945. Elle meurt le 12 juin 1964 à l’hôpital de Vaugirard (389, rue de Vaugirard) Paris (15e). Elle fut la compagne de la peintre Yvonne Carro (1895-1946) (L. Odoevsky-Maslov & Brigitte Derbord)
On peut découvrir ses œuvres aux musées de Rochefort et de St Jean d'Angély notamment.