Pierre-Claude Rougeot est un administrateur colonial et entomologiste français.
Né à Paris en mai 1920, il fait ses études secondaires au lycée Voltaire. En 1940, il est reçu au concours d'entrée à l'École coloniale, devenue École nationale de la France d’outre-mer. Il poursuit une licence en droit, des études à l’École des langues orientales et ses premiers travaux pour le Muséum national d’histoire naturelle.
En 1943, réfractaire au service du travail obligatoire (STO) en Allemagne, P.-C. Rougeot s'engage dans la Résistance des monts du Forez. Sa participation à différentes actions contre l'armée d'occupation lui vaudra d'être décoré de la Médaille de la Résistance en décembre 1946. Fin 1944, il part pour le Gabon. Ce pays formait alors, avec, du nord au sud, le Tchad, l'Oubangui-Chari et le Moyen-Congo, l'Afrique équatoriale française. Il reste au Gabon pendant la quasi-totalité de sa carrière africaine (de 1945 à 1959) comme administrateur de la France d'Outre-Mer. En janvier 1945, il est affecté, pour son premier séjour, à Port-Gentil. Lui et sa famille séjourneront, par la suite, à Mayumba, Tchibanga, Mouila, Franceville, Lastourville, Ndjolé, Oyem, Libreville. En marge de ses activités administratives, il y récolte des insectes et des oiseaux, afin d’enrichir les collections du Muséum National d'histoire naturelle dont il est membre correspondant (1949).
Il intègre la délégation française et participe au Congrès international d’ornithologie de Livingstone en Zambie (1957). Avec la décolonisation et le retour en métropole, il obtient son détachement au Muséum national d’histoire naturelle pour y occuper les fonctions de maître de conférences et sous-directeur au laboratoire d’entomologie (1960). Avec la fusion des deux chaires d’entomologie, la nouvelle entité devient le Laboratoire d’entomologie agricole coloniale.
Auteur de plus de cent cinquante travaux scientifiques et ayant étudié la plupart des collections de lépidoptères africains des grands musées d’Europe et d’Afrique, il est plusieurs fois missionné dans les montagnes de l’Éthiopie méridionale, découvrant ainsi trois cents espèces nouvelles de papillons. Il participa aux progrès considérables dans la connaissance des Saturniidae africains, qui donnèrent matière à deux ouvrages majeurs, publiés en 1955 et 1962. L'illustration en couleurs du premier témoigne de son habileté à représenter l'espèce. Il a assisté à la disparition progressive de la population locale du Parnassius apollo (P. a. francisci).
Il récolte beaucoup en Espagne et visite, chaque printemps, les pays méditerranéens : Italie du Sud, Sicile, Grèce, Rhodes, Crète, Turquie, Liban. Il se rend en Nouvelle-Calédonie avec son épouse fin 1979. Un autre aspect de l'œuvre de P.-C. Rougeot, consiste en une dizaine de missions entomologiques en Éthiopie, de 1973 à 1983 (en pleine période révolutionnaire). Les récoltes ont souvent été effectuées à des altitudes de 3 000 m et plus, atteignant même 4 300 m au sommet du mont Batu. Elles sont relatées dans deux fascicules des Mémoires du Muséum (1977, 1984), conjointement rédigés avec plusieurs spécialistes.
Pierre-Claude Rougeot est élu membre correspondant de l’Académie des sciences d’outre-mer le 19/03/1971 avant d’en devenir membre titulaire de sa 4e section le 25/04/1980.
Il reçut la Médaille de la Résistance française, est nommé chevalier de la Légion d'honneur et à celui de l'ordre des Palmes académiques.