Fils de l'ouvrier plâtrier Pierre Jouneau et de Claire Favriou, Prosper Jouneau (Parthenay, 1852-Montpellier, 1921) se passionna très jeune pour la sculpture et le modelage.
Il suivit des études à l'École nationale des Beaux-Arts de Paris et fut élève du sculpteur Dumont. Il exposa et répondit à plusieurs commandes pour des sculptures réalisées en terre cuite, bronze, marbre ou plâtre. On raconte qu'il découvrit la céramique au palais du Trocadéro à l'occasion de l'Exposition universelle de 1878 et qu'il suivit des cours de chimie industrielle à la Manufacture nationale des Sèvres.
Sa rencontre au début des années 1880 avec Henri Amirault et quelques mécènes sera déterminante pour la création des faïences fines de Parthenay. Ses talents pour la sculpture et le modelage furent aussi reconnus et lui valurent, en 1887, de devenir le premier directeur de l'École de Dessin et de Modelage appliqués à l'Industrie et aux Arts Décoratifs de Parthenay.
En 1889, il exécuta un plafond en faïence de grandes dimensions, de style Renaissance, destiné à être montré à l'Exposition universelle ; par le biais d'Antonin Proust, ministre de la Culture, l'État s'engagea à l'acquérir mais n'honora pas sa promesse, ce qui contribua à l'aggravation des problèmes financiers de la faïencerie et mit fin à son association avec Amirault. Vendue à bas prix à un particulier, cette merveilleuse oeuvre d'art fut acquise au même temps que l'hôtel particulier qui l'hébergeait par la Ville de Niort en 1984 : elle est exposée aujourd'hui au musée de Niort.
Jouneau installa ses fours chez lui et poursuivit seul sa production, en faisant de nouveaux choix artistiques. Il s'engagea à proprement parler dans la sculpture. L'aiguière présentée ici lui valut la médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1900. Malgré ces succès, Prosper Jouneau dû renoncer à sa production et accepta en 1902 un poste d'enseignant à l'École régionale des Beaux-Arts de Montpellier. Il quitta Parthenay.