Poiré Emmanuel (Caran d'Ache)

personne physique


Biographie

Peintre, dessinateur et illustrateur. D'origine française mais vivant en Russie, Emmanuel Poiré choisit, à sa majorité, d'émigrer en France et d'y faire son service militaire afin de recouvrer la nationalité française de ses ascendants. Il adopte rapidement le pseudonyme de Caran d'Ache, directement transcrit du russe " karandach ", mot signifiant " crayon ". À partir de 1886, il publie des caricatures et des histoires en images dans des journaux comme "La Vie militaire", "La Chronique parisienne", "Tout-Paris", "La Caricature", "Figaro", "Le Chat noir". Petit-fils d'un officier de Napoléon, il maîtrise parfaitement le dessin des uniformes des corps d'armée français et étrangers et la vie militaire reste son sujet de prédilection. Son dessin le plus célèbre est pourtant consacré aux querelles familiales nées de l'Affaire Dreyfus, sujet qui divise la France au tournant du XIXe siècle, intitulé "Un dîner en famille" et publié dans les colonnes du "Figaro" le 14 février 1898. La même année, il fonde avec Jean-Louis Forain (1852-1931) l'hebdomadaire satirique "Psst !", organe du parti nationaliste et antidreyfusard, qui publie 85 numéros. Il expose à la Fine Art Society à Londres, au cabaret de l'Âne rouge en 1891 et aux Incohérents. Membre des Humoristes. Il réalise des jouets en bois, des pantomimes d'ombres ("L'Épopée") pour le théâtre du "Chat noir" et signe un album intitulé "Carnet de chèques" (1892) consacré au scandale financier de Panama. Caran d'Ache illustre également des ouvrages comme "L'Histoire de Marborough" (1886) ou "Prince Kozakokoff" (1893) et travaille pour les imageries Pellerin et Quantin. De son vrai nom Emmanuel Poiré, Caran d'Ache, né en 1858 à Moscou et mort en 1909 à Paris, est un dessinateur humoristique et caricaturiste français appartenant au cercle des précurseurs et fondateurs de la bande dessinée de première importance. Après une enfance russe passée dans le culte d’un grand-père ayant fait la campagne de Russie dans les troupes de Napoléon, il vient à Paris en 1877, pour prendre la nationalité française et faire son service militaire. Ses premiers dessins paraissent en 1880 dans La Chronique parisienne. La rencontre du peintre Edouard Detaille un an plus tard sera déterminante pour la suite de sa carrière. Il trouve alors son style, son pseudonyme (karandach signifie « crayon » en russe) et parvient à placer ses dessins dans quelques titres prestigieux. Graphiste virtuose usant d’un trait souple, il oscille entre la caricature et le dessin documentaire. Sa maîtrise du trait de contour en fait un remarquable précurseur de tout le dessin de presse des années 30. Dans le champ de la bande dessinée, on peut voir en lui l’inspirateur de Benjamin Rabier (qu’il encouragea au début de sa carrière) et au XXe siècle, de Tardi, voire même des maîtres anglais et américain Bateman et Kurtzman. Son grand-père français, venu avec les armées napoléoniennes, était demeuré en Russie après la retraite de Russie en 1812. Emmanuel Poiré choisit, à sa majorité, d'émigrer en France et d'y faire le service militaire, afin de recouvrer pour lui-même la nationalité française qui avait été perdue par son père. D’abord spécialisé dans le dessin militaire, il introduit en France les Histoires sans légendes, séquences entièrement muettes qui remportent un vif succès. Sa production sera dès lors énorme et protéiforme. À partir de 1886, il publie ses dessins humoristiques dans le Chat noir, Le Tout-Paris, La Vie militaire, la Caricature, le Journal, entre autres. Ses dessins paraissent en recueil (dont les célèbres Albums Caran d’Ache chez Plon en 1889 et le Carnet de chèques en 1892) et ses collaborations se multiplient. Il s'essaie également à la bande dessinée en 1885, sur le modèle töpferrien, avec l'Histoire de Marlborough. Collaborateur assidu du cabaret du Chat Noir à partir de 1883, il y projette à partir de décembre 1886, L'Épopée, une suite d’« ombres néo-chinoises » qui relate les campagnes napoléoniennes. Le succès considérable de ce spectacle, lui ouvre les portes du Tout-Paris et contribue à marquer l’imaginaire des générations postérieures. En 1894, il envoie au Figaro une lettre décrivant un grand projet : « Mais il est notoire que tous les romans parus depuis J.-C. sont bâtis d'une façon uniforme quant à l'aspect extérieur et en plus ils sont tous écrits. Eh bien, moi, j'ai l'idée d'y apporter une innovation que je crois de nature à intéresser vivement le public ! Et c'est ? Mais tout simplement de créer un genre nouveau : le roman dessiné. (...) Tout sera exprimé par les dessins en 360 pages environ. » Cette œuvre, que Caran d'Ache prévoit d'appeler Maestro n'est cependant jamais éditée du vivant de l'auteur. En 1895 débutent dans le quotidien les fameux Lundis de Caran d’Ache. Ulcéré qu’on puisse mettre en cause l’honneur de l’armée française, il lance avec Forain le journal Psst !, hebdomadaire satirique antidreyfusard qui connaîtra 85 numéros. C’est à la même époque qu’il dessine le célèbre Dîner en famille, qui brocarde les violentes passions suscitées par la fameuse affaire. Avec d'autres artistes et hommes de lettres (dont les peintres Edgar Degas, Auguste Renoir, les poètes José-Maria de Heredia, Armand Silvestre, le romancier Jules Verne, etc.), il a été membre de la Ligue de la patrie française, anti-dreyfusarde modérée. En 1902, le numéro de L’Assiette au beurre qu’il réalise seul sur le thème de la Légion d’honneur le voit expérimenter la technique de la gravure sur bois. Tout en continuant à collaborer pour le Figaro, Caran d'Ache délaisse progressivement le dessin de presse pour se lancer dans la conception de jouets en bois animaliers souvent articulés et vendus en librairie. Atteint de neurasthénie, il meurt en 1909, à l’âge de 50 ans. Son nom de plume sera repris en 1924 par une société suisse fabriquant des crayons. La signature de l’artiste est encore aujourd’hui le logo de la firme.


Identification

Sexe, genre
masculin
École ou nationalité
France
Lieu de naissance, de création
Moscou (Moscou, ville)
Date de naissance, de création
06.11.1858
Lieu de décès, de disparition
Paris (Paris, ville)
Date de décès, de disparition
26.02.1909

Mentions légales

Mention légale
© Alienor.org, CIBDI, Musée de la bande dessinée

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