Peintre d'histoire, scènes mythologiques, sujets religieux,scènes de genre, portraitiste, graveur, dessinateur.
Charles André, dit Carle, van Loo, est un peintre français né à Nice le 15 février 1705 et mort à Paris le 15 juillet 1765.
Il était le fils de Louis Abraham van Loo et le frère, de beaucoup le cadet, du peintre Jean-Baptiste van Loo (1684-1745). Il connut une carrière brillante et devint immensément célèbre, et il est le plus connu des membres de la dynastie des Van Loo, établie en France au XVIIe siècle.
Il perdit son père à l'âge de sept ans et fut élevé par son frère, Jean-Baptiste. Il le suivit à Turin, puis à Rome au cours de deux voyages en Italie (1712-1715 et 1716-1718) Lors du second de ces séjours, il prit des leçons de dessin avec le peintre Benedetto Luti et étudia sous la direction du sculpteur Pierre Legros. Durant ce séjour, on lui prêta diverses aventures romanesques et galantes qui ne l'empéchêrent pas d'acquerir une grande maîtrise de son art, tout en restant complètement illettré.
Il vint à Paris en 1720 et produisit sa première toile, Le Bon Samaritain (1723). Il assista son frère sur plusieurs commandes, notamment la restauration de la galerie François Ier du château de Fontainebleau (1724), et reçut sa première commande en 1725 pour La Présentation du Christ au Temple pour la salle du chapitre de Saint-Martin-des-Champs. Il remporta le Prix de Rome en 1724 avec Jacob purifiant sa demeure avant son départ pour Béthel.
Un manque de fonds publics ne lui permit pas de devenir pensionnaire de l'Académie de France à Rome. Il dut financer lui-même son séjour en Italie, et n'arriva à Rome qu'en mai 1728, en même temps que son futur rival François Boucher et ses neveux Louis Michel van Loo et François van Loo. En Italie, il se fit connaître par son habileté à peindre en trompe l'oeil des plafonds ornés de scènes mythologiques ou religieuses (par exemple La Glorification de saint Isidore, 1729) et fut remarqué par le pape Benoît XIII. Son oeuvre la plus importante de cette période reste son Énée portant Anchise (1729).
Il retourna à Turin via Florence en 1732 et travailla pour le roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne. Il peignit pour lui Diane et ses nymphes se reposant au plafond de la chambre de la reine à Stupinigi et une série de toiles pour le Palazzo Reale de Turin.
En 1733, lorsque la guerre de Succession de Pologne éclata, il retourna à Paris où il arriva en 1734. Il fut agréé en août 1734 et membre en juillet 1735 de l'Académie royale de peinture et de sculpture, en tant que peintre d'histoire, avec Apollon écorchant Marsyas.
Sa carrière se développa rapidement. En 1737, il fut nommé professeur à l'Académie et travailla à une série de dessus-de-porte à sujets mythologiques pour l'hôtel de Soubise. Vers 1747, il exécuta une composition allégorique représentant L'Asie pour le salon de l'hôtel de Samuel-Jacques Bernard, rue du Bac. Parallèlement, il réalisait d'élégantes peintures religieuses comme Saint Charles Borromée donnant la communion aux lépreux exécuté en 1743 pour la chapelle Saint-Marcel de la cathédrale Notre-Dame de Paris, L'Adoration des Anges (1751) pour la chapelle de l'Assomption de l'église Saint-Sulpice, ou encore le cycle de sept tableaux représentant la vie de saint Augustin pour le choeur de l'église des Petits-Pères (1746-1755). Il sut aussi se faire apprécier d'une clientèle élégante et mondaine avec des portraits ou des " turqueries ", adaptant ses sujets et son style au goût de ses commanditaires.
Van Loo fut également soutenu par la Cour et par Mme de Pompadour. Dès 1736, il peignit des scènes de chasse exotiques pour la galerie des Petits Appartements du Roi au château de Versailles : La Chasse à l'Ours et La Chasse à l'Autruche. En 1744, il peignait des dessus-de-porte pour le grand cabinet de la Dauphine à Versailles. En 1747-1748, il exécutait deux grands portraits du Roi et de la Reine. Il travailla également de manière régulière pour Mme de Pompadour, et, peu avant la mort de celle-ci, il peignit en 1764 une allégorie intitulée : Les Arts implorant la Destinée d'épargner la vie de Mme de Pompadour. Son chef-d'oeuvre comme peintre d'histoire est Le Sacrifice d'Iphigénie[1], peint pour Frédéric II de Prusse en 1757, regardé par ses contemporains comme un des plus grands triomphes de la peinture française.
En avril 1749, il devint le premier gouverneur de l'École royale des élèves protégés. Il fut élu recteur (1754) puis directeur de l'Académie (juin 1763). Anobli et fait chevalier de l'ordre de Saint-Michel en 1751, il devint Premier peintre du Roi en juin 1762. Il fit un bref séjour à Londres en 1764 et mourut en 1765 au faîte de sa gloire
Carle van Loo travailla pour la cour, la manufacture des Gobelins, l'Église, et aussi pour de riches particuliers, abordant tous les genres : peinture religieuse, peinture d'histoire, sujets mythologiques ou allégoriques, portraits et scènes de genre (notamment des turqueries). Melchior Grimm le considérait comme le " premier peintre de l'Europe ", et Voltaire le mettait à l'égal de Raphaël. Mais dès la fin du XVIIIe siècle, son étoile avait pâli, et les disciples de David inventèrent l'injure " vanlotter ".[réf. nécessaire] La maîtrise technique de Carle van Loo est assurément exceptionnelle. Dans le genre léger, il ne vaut pas Boucher, son grand rival. Ses grandes compositions mythologiques ou religieuses, quoique d'une qualité d'exécution sans faille, manquent de mystère et d'émotion. Restent des scènes de genre - à l'image de la magnifique Halte de chasse (1737) du Musée du Louvre - qui offrent la parfaite image rêvée du " siècle de Louis XV ".