Le style de Jean Ache témoigne de la double influence d'Erik et d'Hergé. Son énorme production, qui s'étend de 1943 à la fin des années 1980, relève presque uniquement de l'aventure humoristique. Il travaille d'abord, à partir de 1941, dans le cinéma d'animation, réalisant seul un court métrage, puis intégrant un studio (Les Films de Cavaignac). Il publie sa première bande dessinée en 1943 dans "Le Téméraire". Après guerre, il dessine "Tonton Molécule" (vieillard doté d'une force prodigieuse) dans "O.K." et plusieurs séries plus éphémères dans d'autres journaux pour enfants. "France Dimanche" lui commande une série au ton plus adulte, ce sera "Archibald", héros préhistorique entouré de femmes peu farouches. En 1950, "France Soir" publie "Arabelle, la dernière sirène", qui connaîtra jusqu'en 1962 un immense succès populaire et sera traduite dans de nombreux pays. Autre série à succès, "Nic et Mino", au style très hergéen, est publiée de 1958 à 1962 dans "Le Journal de Mickey". De 1965 à 1974, il figure au sommaire de "Pilote" reprenant d'abord "Archibald", dans un tonalité plus adaptée au lectorat enfantin, puis pratiquant des pastiches de grands noms de l'histoire de la peinture mondiale ("Le Petit Chaperon rouge" raconté en BD à la manière de Miro, Picasso, De Chirico, etc. ; des portraits de Lucky Luke à la manière Van Gogh, Chagall, Modigliani...) qui rencontrent un succès de curiosité et sont repris dans plusieurs journaux étrangers. Il a par ailleurs poursuivi la série "Pat'Apouf" après la mort de son créateur Gervy, et travaillé pour "TAM", le journal de l'armée française et la gendarmerie nationale.