Luca Giordano était peintre d'histoire, de sujets mythologiques, de scènes religieuses mais également fresquiste, graveur et dessinateur.Il fut élève de son père, l'obscur peintre napolitain Antonio Giordano. Ses premières oeuvres d'enfance lui méritèrent la protection du vice-roi, qui le confia à Giuseppe Ribera. Après cinq années de travail dans l'atelier de Ribera, Luca Giordano possédait la technique, la sûreté de main d'un artiste accompli. Il eut le désir d'aller à Rome compléter ses études. A treize ans, il copiait les oeuvres de Raphaël, Michel-Ange.Mais ce fut surtout Pietro da Cortona qui influa le plus sur son style, pour lequel il travailla. Bellori affirme que le jeune Giordano ne fit pas moins de douze copies d'après les loges de Raphaël et dessina vingt fois la Bataille de Constantin, de Giulio Romano. Il copia aussi Titien et Caliari à Florence.
Sa réputation fut définitivement établie par le tableau qu'il exécuta à l'église de Santa Teresa en 1655 : Saint Nicolas enlevé par des anges. Nommé peintre du roi Charles II en 1692, l'artiste peignit à fresque l'immense plafond de la chapelle et l'escalier de l'Escurial, décorant ce dernier de la Bataille de Saint-Quentin et de la prise de Montmorency.
En 1704, il décora la sacristie de la Chartreuse de Saint-Martin à Naples, sur le thème de Judith. La gamme chromatique claire et précieuse de ces fresques donne un exemple de la qualité baroque de quelques-unes de ses oeuvres. Malgré son énorme labeur pictural, Luca Giordano trouva le temps de graver à l'eau-forte quelques estampes où se retrouvent ses qualités de brillant dessinateur.