Jean Baptiste Nicolas fut peintre de genre, de paysages, de marines, de fleurs, mais également aquarelliste, dessinateur et graveur.
Il parait possible, sinon probable que ce charmant artiste bien que né à Lyon, appartienne à la famille des Pillement de Rouen. N'avait-il pas outre celui-ci, Jean, le prénom de Nicolas, comme le mentionne le catalogue de la Galerie de Florence ? Nicolas Pillement reçu maître peintre, dans la confrérie de Saint-Luc, à Rouen le 19 janvier 1701, comme fils de maître et qui en 1713 en faisait encore partie, n'était-il pas son parent ? Dans tous les cas peu de peintres français ont, à son époque, voyagé autant que Pillement. Il vint à Paris finir ses études et fut pendant quelques années employé à la manufacture des Gobelins. Il visita la Pologne et y séjourna quelques temps avec le titre de peintre de la cour du roi Stanislas Auguste. Il décora notamment le château de ce souverain d'un salon chinois et exécuta pour lui un nombre important de paysages, particulièrement des gouaches. Il alla également à Vienne et travailla notamment pour le prince de Liechtenstein, qui lui acheta dix ouvrages. Un de ses paysages Le Retour au Hameau fut gravé par Godefroy à Vienne. Pillement était à Vienne en 1767 date à laquelle y naquit son fils Victor. Mais il avait déjà vécu en Angleterre, où son talent paraît avoir été le plus apprécié, probablement vers 1755. On l'y trouve exposant à la Society of Artists et à la Free Society de 1760 à 1780.
Il fut le peintre à la mode aussi apprécié pour ses paysages à l'huile que pour ses pastels et ses gouaches, que comme professeur. Quantité de ses ouvrages furent reproduits en gravure par Woollett, Mason, Elliott et autres. En 1779, il faisait à Londres, une vente sensationnelle annonçant que son état de santé l'obligeait à se retirer à Avignon. Pillement visita également le Portugal à plusieurs reprises et se trouvait pour la dernière fois à Lisbonne en 1780. Peut-être s'y était-il rendu de Londres (1780 est la date de sa dernière exposition dans cette ville). Il n'avait cependant pas abandonné Paris. Il exposait au Salon de 1776 et l'Almanach des Artistes de 1777 donne son adresse à Londres, ou à Paris chez Basan. On le trouve encore exposant à Paris au Salon de la correspondance, en 1782, deux gouaches représentant des paysages avec figures d'hommes, d'animaux et chute d'eau, et en 1783, deux tableaux d'animaux à la gouache (du cabinet de M. Galles gentilhomme du comte d'Artois).
Pillement avait obtenu le titre de peintre du roi de Pologne et celui de peintre de la reine (Marie-Antoinette). Il se retira à Lyon et y mourut très pauvre. Ce fut un charmant décorateur, et son oeuvre, constitue un document précieux dans l'art du XVIIIe siècle. En 1767 Leviez qui avait réuni les planches gravées d'après Pillement les publiait sous le titre suivant : Oeuvres de Jean Pillement peintre et dessinateur célèbre, composées de deux cent pièces dont une partie gravée par lui-même à l'eau-forte ; les autres par Canot, Ravenet, Masson, Wallet et autres habiles graveurs. La première partie contient cent trente sujets, figures et ornements chinois, ainsi que diverses fleurs. Les soixante dix autres sont composés de jolis paysages et marines ornés de figures et animaux, les éléments, les saisons, les heures du jour et autres sujets très agréables. Cette oeuvre comprend surtout des éléments décoratifs, fleurs naturelles, fleurs idéales et de fantaisie dans le goût chinois, propres aux Manufactures de soie et d'indienne. Pillement a personnellement produit de charmantes eaux-fortes. (Bénézit, p. 932-933)