De Vriendt Frans père

personne physique


Biographie

Peintre d'histoire, portraitiste et graveur. A l'exemple de son grand-père et de son père, qui exerçaient la profession de sculpteur ou, comme on disait alors, de tailleur de pierre, Frans de Vriendt adopta le surnom de Floris, grâce à eux connu et estimé dans le monde des arts. Ce fut auprès de son oncle, Claudius de Vrient, qu'il étudia lui-même la sculpture, jusque vers sa vingtième année. Il avait trois frères, qui se distinguèrent respectivement dans l'architecture, la peinture sur verre et la céramique. Cependant, hanté par un goût inné pour la peinture, le jeune Floris renonçant à sculpter des statues et des tombeaux, quitta Anvers pour s'établir à Liège, afin de devenir l'élève de Lambert Lombard, sur l'enseignement duquel commençaient à se propager de singulières nouvelles. Ce peintre, au cours d'un séjour fait à Rome en 1538, avait éprouvé la révélation profonde de la voie nouvelle ouverte par les grands artistes de la Renaissance ; il avait étudié en particulier les oeuvres d'André del Sarto.

De retour à Liège, il ouvrit une école dont le renom ne tarda pas à s'établir. Floris, tôt gagné à l'enthousiasme de son maître, réussit vite à imiter fort intelligemment la manière de celui-ci. Mais ce ne fut là qu'une première initiation. Revenu dans sa ville natale et reçu en 1540 franc-maître dans la Guilde de Saint-Luc, il ne tarda pas à partir pour l'Italie, qui exerçait sur lui un attrait invincible. Il y séjourna plusieurs années, sans qu'il soit possible de fixer à ce sujet des dates précises. On a conjecturé qu'il a pu se trouver à Rome le jour de Noël 1541, lorsque Michel-Ange découvrit, après huit ans de travail, sa grande fresque du Jugement dernier ; quoi qu'il en soit, l'impression que le jeune flamand dut éprouver au contact du chef-d'oeuvre fut décisive, prédisposé d'ailleurs qu'il était à en subir la puissance suggestive, tant par les circonstances de sa formation que par son apprentissage de la sculpture. Michel-Ange fut dès lors son modèle et son inspirateur presque unique, réserve faite pour André del Sarto, dont il s'était déjà abondamment nourri à l'école de Lombard. C'est donc bien à tort qu'on lui décerna par la suite le surnom de "Raphaël flamand" qui n'est justifiable en aucune manière, si ce n'est du fait de l'ignorance. Ce qualificatif témoigne, en tout cas, du succès enthousiaste que recueillit Floris à son retour en Flandre : c'est à lui que revient sans conteste le mérite d'avoir été le grand interlocuteur de l'italianisme dans son pays et dans son école.

Sans doute le style libre, mouvementé, les attitudes fortes et tourmentées de ses premières compositions causèrent tout d'abord quelque surprise ; mais la renommée de l'artiste ne tarda pas à se répandre dans les Pays-Bas, aussi bien qu'en Espagne. Il acquit bientôt l'estime et la protection du prince d'Orange, et, plus étroitement encore, celle des comtes de Horn et d'Egmont. Ce fut à Floris que la ville de Delft confia l'exécution d'un Crucifix pour l'une de ses principales églises. Lors de l'entrée de Charles Quint à Anvers, en 1549, il fut chargé, avec Jean de Vries, de la peinture des arcs de triomphe dressés en diverses parties de la ville. La tradition rapporte qu'en cette occasion, il peignit en un seul jour sept figures de grandeur naturelle. Ce fut encore à Floris que l'on confia, quelques années plus tard, la décoration pour la visite de Philippe II ; il grava en 1552 la composition qu'il avait exécutée pour la circonstance, représentant la Victoire. En 1554, il peignit la Chute des Anges rebelles pour l'autel de Saint-Michel, patron des escrimeurs (aujourd'hui au Musée d'Anvers). Dans ce tableau, que l'on a considéré comme son chef-d'oeuvre, le peintre oppose de manières saisissante les esprits célestes, très beaux et très purs de dessin, dont la grâce tout italienne n'exclut en rien la force qu'ils ont à déployer dans la terrible bataille, aux anges rebelles. Ces derniers avec leurs têtes de bouc ou de sanglier, leurs serres, leurs griffes, leurs queues de serpent, réalisent une vision fantastique digne des légendes du Moyen Age.[...](Benezit)


Identification

Sexe, genre
masculin
École ou nationalité
Flandre
Lieu de naissance, de création
Anvers (Anvers, ville)
Date de naissance, de création
1516
Lieu de décès, de disparition
Anvers (Anvers, ville)
Date de décès, de disparition
1570

Documentation

Référence bibliographique
Bénézit E 1999, page(s) tome 5, p. 530

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Mention légale
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