Dessinateur spécialisé dans la gente animalière. Contrôleur au Nouveau Cirque le jour et vérificateur des Perceptions aux Halles la nuit, Benjamin Rabier commence à collaborer aux journaux parisiens ("La Chronique amusante", "Gil Blas illustré") grâce à l'appui de Caran d'Ache, dans les années 1890. Il publie ensuite régulièrement dans "Le Rire" et "Le Pêle-Mêle" (dont il signe souvent la couverture en couleur) et se construit une solide réputation. Il publie également à l'étranger, en Angleterre ("Scraps", "Pictorial Comic Life", "Pick me up") et aux États-Unis ("Puck"). Au tournant du siècle, il se consacre plus spécifiquement au secteur jeunesse tout en continuant à publier dans de nombreux journaux humoristiques (il donne notamment une planche par semaine au "Journal amusant" jusqu'en 1924 environ). "Tintin-Lutin", son premier album pour enfants, en collaboration avec Fred Isly, paraît en 1897 aux éditions Félix Juven. Il réalise des images populaires pour le centre d'Épinal et la Maison Quantin et publie un grand nombre d'histoires en images dans la presse jeunesse ("Les Belles images", "La Jeunesse amusante", "La Jeunesse illustrée", "Qui lit rit", "Diabolo Journal", etc.). En 1907, il tient seul le journal bihebdomadaire "Histoire comique et naturelle des animaux", édité par Jules Rueff. Dans les années 1920-1930, il abandonne sa collaboration aux journaux et se consacre aux albums publiés chez Garnier ou Tallandier. La longue série d'ouvrages consacrés au canard Gédéon, entre bande dessinée et récit illustré, est sans conteste son oeuvre la plus connue. En parallèle à ses activités de dessinateur et d'illustrateur (pour La Fontaine, Buffon, Jules Renard, Florian), Rabier conçoit des jouets en bois et articulés, des affiches publicitaires ("La Vache qui rit"), des dessins animés par découpage (en collaboration avec Émile Cohl en partie), des cartes postales, des couvertures de partitions musicales et écrit des pièces de théâtre. Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1913.