Peintre et graveur, sa famille était d'origine écossaise ; émigrée d'abord au Danemark, elle vint s'installer à la fin du XVIIIe siècle en Aquitaine. L'enfance de John Lewis Brown se passe à Bordeaux, dans la propriété de ses parents où il se familiarise de bonne heure avec le cheval de race. On a souvent écrit que Brown avait été élève de Roqueplan et Belloc, or, d'après l'étude que Léonce Bénédite lui consacra en 1903, il ressort que, sans maître, Brown n'apprit la peinture qu'au contact des oeuvres qu'il allait contempler et copier dans les musées. Sa famille à demi ruinée, Brown part à Paris et expose pour la première fois au Salon de 1848. Il est déjà ce qu'il sera toujours : un peintre de chevaux. Néanmoins il obtient en 1852 une commande de l'état pour une copie de `Pélerins d'Emmaüs` de Rembrandt au Musée de Copenhague. Il faut attendre 1859 pour qu'il expose de nouveau.
Il mène à Paris une vie mondaine, tout en continuant à peindre, et, comme nombre d'autres, Brown est considéré par les gens du monde comme un artiste et, par les artistes, comme un mondain. Grâce à cette double apparence, Brown reste le chroniqueur privilégié d'une certaine société à une certaine époque. C'est un des derniers `peintres de moeurs` tenant les annales d'un monde fermé et qui, d'ailleurs, ne pouvait subsister que fermé. Il se fit ainsi une rapide réputation. En 1859 il recommence à peindre des chevaux, chevaux de trait, intérieurs d'écurie qui témoignent d'une vive admiration pour Géricault.
Par la suite ses sujets favoris sont des scènes de chasse et des sujets militaires, qu'il traite volontiers en les replaçant à l'époque Louis XV. Mais tous ses sujets sont toujours prétextes à peindre le cheval, et, parfois des chiens. C'est ainsi qu'il décrit aussi des promenades de cavaliers ou d'amazones, et, plus tard, sous l'influence sans doute de Degas, vue l'admiration qu'il voue à Manet et aux Impressionnistes, des scènes de courses avec des jockeys. Il part au front, en observateur de batailles, en 1870, et peint, en insistant sur le côté tragique ; `Reischoffen`, `Episode de la bataille de Froeschwiller`, `Hohenlinden`. Le Musée du Luxembourg a organisé, en 1903, une exposition de son oeuvre gravé, et pour le centenaire de sa naissance, en 1929, une galerie parisienne lui a rendu hommage en montrant une rétrospective de son oeuvre, alors un peu tombé dans l'oubli.