Cette plaque en émail peint sur cuivre représente sainte Thérèse d'Avila en extase : à genoux, appuyée contre un bureau et un livre (symbole de son rôle de Docteur de l'Église), Thérèse porte ses habits de carmélites, et se tourne, les bras ouverts, vers la lumière descendant du ciel sur sa gauche. La scène est entourée d'un ovale blanc, et de motifs de rinceaux en relief blancs et dorés sur les quatre coins.

Sainte Thérèse d'Ávila (en religion, Teresa de Jesús), est née en 1515 à Gotarrendura (Vieille-Castille), et est morte en 1582 au couvent d'Alba de Tomes, en Espagne. C'est une religieuse espagnole réformatrice de l'Ordre du Carmel au XVIe siècle (en effet, mécontente du « relâchement » des règles qui avaient été assouplies en 1432 par Eugène IV, Thérèse décide de réformer l'ordre pour revenir à l'austérité, la pauvreté et l'isolement qui faisaient partie, pour elle, de l'esprit carmélite authentique), sainte et Docteur de l'Église depuis le XXe siècle. Première femme à obtenir ce titre, si son influence spirituelle, associée à celle de saint Jean de la Croix, a été très forte au XVIIe siècle, elle reste de nos jours une référence au-delà de sa famille monastique, et même à l'extérieur de l'Église catholique.

Profondément mystique, elle vécut plusieurs extases à partir de ses 43 ans dont une Transverbération, et laissa des écrits sur son expérience spirituelle. Elle est également l'auteur de nombreux ouvrages tant biographiques, que didactiques ou poétiques.

La transverbération (emprunté au latin transverberare, «transpercer») est un phénomène mystique rarement mentionné, et désigne le transpercement spirituel du cœur par un trait enflammé d'amour. Thérèse raconte : « Je voyais donc l’ange qui tenait à la main un long javelot d’or dont la pointe laissait échapper une flamme. Il m’en perça soudain le cœur jusqu’aux fibres les plus profondes et il me semblait qu’en le retirant, il en emportait des lambeaux. Puis il me laissa toute entière embrasée de l’amour de Dieu. La douleur était si vive qu’elle m’arrachait des gémissements, mais accompagnée d’une telle volupté que j’aurais voulu qu’elle ne cessât jamais ». Cette scène est donc traditionnellement représentée avec un ange portant une lance de feu à côté de la sainte, mais ce n'est pas le cas ici ; il s'agit sans doute d'une autre extase.